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(d’une valeur de 250€)« Short squeeze » et VAD : quels sont désormais les risques ?
Les marchés financiers ont été témoins d’un phénomène inédit fin janvier dernier : un véritable coup de frein sur la vente à découvert qui a vu s’envoler les cours de certaines actions et impacter les fonds spéculatifs américains, particulièrement adeptes des positions « shortées ».
Stradoji revient sur la « révolte » des traders organisée au sein de la communauté #Wallstreebets, et s’interroge sur les risques et l’avenir des opérations de vente à découvert, un outil d’investissement spéculatif qui parie sur la chute des cours de certaines entreprises.
Le phénomène #Wallstreetbets
La communauté de traders #WallStreetBets, réunie sur le forum Reddit, a fait trembler Wall Street plusieurs jours durant fin janvier dernier.
L’entrée sur les marchés, organisée et simultanée, de 3 puis 8 millions de traders amateurs, remontés contre des recommandations d’analystes, a provoqué une sacrée panique auprès de fonds spéculatifs, les hedge funds, massivement investis dans des opérations de vente à découvert (VAD).
Les petits actionnaires, les « reditters », suivis par les « covid-traders » arrivés récemment sur les marchés, souhaitant profiter de l’engouement sur certains titres, se sont ainsi regroupés et ont coordonné leurs ordres pour acheter en masse des actions d’entreprises massacrées par la VAD, avec pour objectif d’en faire grimper le cours.
Rapidement, c’est la ruée. Alors que les cours grimpent, de plus en plus vite et toujours plus haut, les valeurs se redressent, portées par les « short squeeze » (liquidation forcée des positions courtes) que les petits porteurs provoquent par des achats massifs réalisés notamment via des applications mobile de courtage sans frais, comme le très connu « Robinhood », ou encore Ameritrade.
Ainsi, le rallye boursier a entraîné des titres comme Koss, AMC, Express, Virgin Galactic, Nokia, Blackberry, American Airlines vers une très forte hausse de 200, 300, 500 % depuis le 1er janvier.
La hausse la plus spectaculaire concerne l’action GameStop (enseigne de jeux vidéo), qui est devenue durant un moment, l’action la plus échangée au monde…
La valorisation de la société, tombée sous les 200 millions de $, dépassait le 27 janvier dernier les 10 milliards de $ de valorisation !
Grâce aux 1000, 1500, 2700 % (!) de hausse du titre, les traders investis ont eu l’occasion d’engranger des milliers, voire des millions de $ de plus-value.
De ce côté-ci de l’atlantique, par ricochet, mais de moindre ampleur, dans le TOP 10 des dix entreprises européennes les plus « shortées » de l’indice boursier EuroStoxx 600, certaines actions ont vu leur cours fortement grimper. Les foncières Klepierre et Unibail-Rodamco-Westfield affichaient respectivement des gains de 22 et 20% sans raison apparente.
Pourquoi s’attaquer à la vente à découvert ?
Ces traders amateurs sont venus contrarier les fonds spéculatifs, semblant remettre en question la vente à découvert.
Cet outil financier consiste à parier, non pas sur une hausse, mais bien sur la baisse de croissance, les difficultés et donc la chute des actions d’un certain nombre d’entreprises.
Une pratique spéculative absolument légale, et courante auprès des traders institutionnels, seulement contrariée par ce que les observateurs des marchés appellent les « corner ».
Aux États-Unis, d’après Bloomberg, la pratique de la VAD est une pratique lucrative : elle aurait rapportée en mars 2020, près de 850 milliards de dollars.
« Corner », « short squeeze » : ce que risquent les fonds spéculatifs
Ces traders amateurs ont réussi à piéger des fonds spéculatifs et à leur faire perdre des milliards de dollars.
En faisant monter les actions de plusieurs centaines, voire de milliers de pourcents, les investisseurs ont obligé les fonds spéculatifs à racheter les actions qu’ils voulaient voir baisser afin de couvrir leur position et éviter de perdre trop d’argent.
En effet, si une action ne peut s’effondrer en dessous de zéro, aucun plafond ne limite sa hausse.
La VAD peut alors se révéler très risquée, dès lors qu’une pénurie de titres est organisée afin d’accentuer la hausse de la valeur.
Le rachat des positions vendeuses n’est dès lors plus possible, et les vendeurs à découvert se retrouvent contraints de liquider leur position à tout prix. C’est ce que l’on appelle un « corner ».
Cette réaction en cascade déstabilise les marchés, faisant monter la volatilité et peut affecter la santé financière des fonds spéculatifs.
Melvin Capital un hedge fund gérant plus de 12 milliards de $ a été l’une des principales victimes du « short squeeze ».
Le rebond soudain des titres « shortés » l’a obligé à racheter ses positions pendant que les cours augmentaient ; les rachats forcés ont alors entraîné une hausse accrue du prix de la valeur qui aggrave encore l’effet du « short squeeze ».
Pour faire face aux appels de marges, Melvin Capital a accepté l’aide d’urgence proposée par ses confrères Citadel et Point72 pour près de 3 milliards de $ afin de couvrir ses pertes.
Parallèlement, ces fonds institutionnels se sont retrouvés acculés, obligés de prendre leurs profits sur des titres solides pour compenser leurs pertes sur les titres vendus à découvert.
Les observateurs estiment à plus de 70 milliards de $ les pertes accumulées par l’ensemble des positions de vente à découvert sur les sociétés cotées à Wall Street durant cette période.
« L’euphorie se cristallise aujourd’hui sur quelques entreprises mais le rebond des valeurs très « shortées » a débuté il y a environ dix mois, juste après le krach provoqué par la pandémie. Dès le second semestre, la hausse a commencé à être injustifiée, déconnectée de l’histoire de ces sociétés. » constate Alexandre Baradez, stratégiste chez IG Markets.
Pour conclure
La limitation de courtage de certains titres, comme GameStop et AMC par les plateformes de courtage en ligne n’écarte pas les interventions des actions de groupe des boursicoteurs sur d’autres instruments financiers. Comme celui des matières premières, et de l’argent en particulier.
Mais qui peut garantir que ces mêmes « petits actionnaires », se déclarant du côté du « bien », ne seront pas un jour appelés à parier massivement à la baisse et tenter de mettre en faillite telle ou telle entreprise, en fonction d’une activité réprouvée ou d’une prise de position jugée négativement par la communauté ?
Une affaire (un feuilleton ?) que la communauté Stradoji vous invite à suivre depuis sa salle des marchés !