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(d’une valeur de 250€)Scandale Wirecard : faut-il encore acheter des fintechs en 2020 ?
Wirecard est un acteur majeur du secteur des fintechs en Europe.
Mais la société a révélé très récemment un problème qui jette un doute considérable sur son avenir : celui de la disparition de l’argent.
Sur fond de transactions fictives et de suspicions de fraude, le scandale a éclaté au grand jour et Wirecard est maintenant dans la tourmente.
Sa capitalisation boursière a fondu et la crédibilité du secteur tout entier est en jeu.
Stradoji revient sur les dangers de ce secteur à forte croissance mis en lumière par l’affaire Wirecard.
Wirecard : un scandale retentissant
Le directeur général de Wirecard a démissionné vendredi, alors que les recherches de la société de paiement allemande pour retrouver les 2,1 milliards de dollars d’argent liquide manquants se sont retrouvées dans une impasse.
Markus Braun, qui a fait de Wirecard l’un des acteurs de la technologie financière les plus importants d’Europe, laisse l’entreprise face à un manque de liquidités imminent et à des allégations de fraude.
Wirecard, qui a vu près de 10 milliards d’euros (11,2 milliards de dollars) effacés de sa valeur marchande en deux jours seulement, avait été une réussite technologique bienvenue en Allemagne, pays mieux connu pour ses prouesses dans l’industrie lourde.
Mais elle est sous surveillance depuis qu’un dénonciateur a affirmé qu’elle devait son succès en partie à un tissu de transactions fictives, un scandale dont certains craignent qu’il ne nuise désormais à la réputation du secteur tout entier voire même de l’Allemagne.
Groupe de technologie financière dirigé depuis la banlieue de Munich, Wirecard a rejoint l’indice boursier Dax 30 en 2018 sur une vague de ferveur des investisseurs.
Celle-ci a porté la valorisation de la société à 24 milliards d’euros, soit plus que la Deutsche Bank, et lui a valu une place dans les fonds de pension du monde entier.
Mais jeudi, Wirecard a révélé un problème qui jette un doute considérable sur son avenir : celui de la disparition de l’argent.
L’auditeur de la société pour la dernière décennie, EY, a déclaré qu’il n’était pas en mesure de confirmer que 1,9 milliard d’euros en espèces de la société était réellement là.
L’argent manquant équivaut à tous les bénéfices que le groupe a déclarés depuis 2012, et Wirecard a déclaré que si elle ne déposait pas d’états financiers audités vendredi, elle serait à la merci des prêteurs qui pourraient mettre fin à des prêts d’une valeur de 2 milliards d’euros.
La révélation a déclenché l’effondrement de sa valeur boursière à seulement 2 milliards d’euros et a laissé ses obligations se négocier à moins de 40 cents par euro. Les actions ont repris leur baisse en début de séance vendredi, portant la chute totale à plus de 90 %.
Un secteur risqué à forte croissance ?
La Fintech se définit comme toute technologie qui aide les entreprises de services financiers à exploiter ou à fournir leurs produits et services, ou qui aide les entreprises ou les particuliers à gérer leurs affaires financières, sur fond d’innovations.
Les services financiers, en tant que secteur, ont traditionnellement des barrières à l’entrée extrêmement élevées.
Cela est dû à une combinaison de facteurs, tels que la charge réglementaire élevée qui leur est imposée, les exigences élevées en matière de fonds propres et les besoins en matière de gestion des risques et de conformité.
Les entreprises technologiques ont bénéficié de milliards d’euros de financements ces dernières années.
2018 a été une année exceptionnelle, avec un total de 254 milliards de dollars investis dans le monde entier dans quelque 18 000 start-ups par l’intermédiaire de fonds de capital-risque, soit une forte augmentation de 46 % par rapport à 2017.
Les chiffres pour 2019 montrent un léger ralentissement mais confirment tout de même la tendance.
Les fintechs bénéficient largement de cette manne d’argent frais qui contribue à leur forte croissance.
La fintech Paypal est un très bon exemple d’une grande réussite boursière.
La société proposant un portefeuille électronique mondialement reconnu a d’ailleurs largement dépassé ses plus hauts d’avant-crise sanitaire montrant sa résilience et sa forte croissance, encore aujourd’hui.
La transformation radicale du secteur des services financiers est toujours en cours.
Le durcissement de la réglementation qui a commencé avec le krach financier de 2008 se poursuit à un rythme soutenu, forçant ainsi les acteurs traditionnels à adopter l’innovation.
Le marché arrive à maturité, avec des transactions moins nombreuses mais plus importantes et plus tardives.
Les segments des consommateurs et des prêteurs seront confrontés à une forte consolidation, en particulier si la situation macroéconomique se détériore fortement.
Le secteur est totalement porteur mais un des risques identifiés se trouve au niveau des financements.
Si les perfusions de cash se débranchent progressivement, le secteur devra alors consolider et s’appuyer sur le croissance interne.
Enjeux et potentiel : encore le moment d’acheter ?
Les enjeux du secteur des fintechs sont nombreux et les réglementations sont autant de barrières à franchir pour continuer à se développer.
Par exemple, pour tout prêt à une PME, une banque est tenue de détenir 85 % du montant du prêt sous forme de capital réglementaire.
Il sera difficile pour les acteurs des Fintech de se désolidariser complètement des banques et de recevoir en même temps la bénédiction des régulateurs.
En fin de compte, la lutte pour l’obtention de capitaux privés ou l’entrée en bourse mettra à l’épreuve bon nombre des plus grandes entreprises de la place.
Pourront-elles enfin répondre aux attentes des investisseurs et devenir rentables ?
Seront-elles capables d’obtenir les autorisations nécessaires et de gagner des parts de marché significatives dans les pays développés ?
Mais enfin, la question qui se pose est la suivante : est-il possible de construire une banque d’avenir rentable en Occident ?
La question reste ouverte même si de nouveaux acteurs, les neobanques, ne cessent de se développer et de s’inscrire dans le paysage bancaire européen.
En outre, le secteur des fintechs ne se résume pas aux activités bancaires.
En effet, de nombreuses sociétés innovent dans la dématérialisation des paiements par exemple.
Ce secteur regorge donc de pépites à fort potentiel qu’il faudra dénicher pour déjouer les pièges aussi bien réglementaires que financiers de ce secteur en pleine mutation.