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(d’une valeur de 250€)Proof of Reserve ( Preuve de Réserves ) définition
Très en vogue depuis la faillite de l’exchange FTX, la Preuve de Réserves intervient dans un contexte de confiance/méfiance. Elle tend à rassurer les utilisateurs clients d’une entité financière telle qu’une banque ou un exchange.
Mais qu’est ce que la Preuve de Réserves ? Comment fonctionne cette Proof of Reserve ? Et quelles sont ses limites ?
SOMMAIRE :
- Que signifie la Proof of Reserve ?
- Preuve de Réserves pour les banques
- Preuve de Réserves pour les exchanges crypto
- Fonctionnement de la Proof of Reserve
- Les limites de la Proof of Reserve
Que signifie la Proof of Reserve ?
Comme son nom l’indique, la Preuve de Réserves (PoR) est l’action pour une entité financière de prouver qu’elle détient suffisamment de fonds pour satisfaire les retraits et les dépôts de tous ses clients.
La Proof of Reserve tente d’assurer trois objectifs.
Pour commencer, il s’agit pour une institution d’établir ou de rétablir la confiance de ses clients.
Depuis l’affaire FTX, la méfiance a gagné l’ensemble des utilisateurs des exchanges centralisés. La confiance envolée, les CEX ont tenté de rassurer leurs clients pour éviter de les perdre au profit des DEX.
Le manque de transparence entre ces institutions et les utilisateurs a poussé les plateformes à proposer une sorte d’état de leurs comptes afin de prouver leur bonne santé et leur bonne foi.
Ainsi, l’objectif premier de la PoR est donc de garantir aux clients que la plateforme qu’ils utilisent détient réellement leurs fonds dans leur intégralité.
Le deuxième objectif découle du premier.
En effet, les institutions tentent par tous les moyens d’éviter de reproduire le scénario de FTX. Devant la peur et l’incertitude, la majorité des utilisateurs de la plateforme a retiré ses fonds. Ce mouvement de panique a provoqué un bank run (ou « ruée vers la banque« ).
La plateforme ne disposant pas d’assez de fonds pour satisfaire l’ensemble des retraits, l’exchange s’est vite retrouvé en faillite et une partie de ses clients a perdu l’intégralité de ses actifs.
La Preuve de Réserves intervient donc pour protéger les utilisateurs mais également les plateformes en elles-mêmes.
Enfin, la Preuve de Réserves réduit en théorie le risque de fraude.
Puisque l’ensemble des actifs détenus par une institution sont vérifiables, il devient alors très compliqué pour elle de détourner des fonds ou de s’adonner à des activités illicites.
Preuve de Réserves pour les banques
Le système bancaire utilise un système de réserves appelé « fractionnaire« .
Ce mécanisme n’oblige pas les établissements financiers à détenir 100 % des fonds de leurs clients. En revanche, elle les contraint à en conserver une partie en guise de réserves qui satisfont les retraits de ces derniers.
L’autre partie de ces dépôts est utilisée pour accorder des prêts à d’autres clients.
En d’autres termes, ce système évite la stagnation d’une partie de la monnaie et permet au contraire de faire vivre l’économie du pays.
En outre, elle permet de satisfaire la création monétaire issue des taux d'intérêt payés par les emprunteurs au moment du remboursement de leur crédit.
Par ce mécanisme, les banques créent de la monnaie en utilisant le dépôt d’un client pour plusieurs prêts.
Les seuils de réserves obligatoires par les établissements financiers respectent un calcul précis et varient en général entre 3 % et 10 % des montants déposés par les clients.
Cette réserve fractionnaire implique que le solde d’un compte bancaire n’est en réalité que le montant de la dette d’une banque envers son client.
Preuve de Réserves pour les exchanges crypto
Les plateformes d’échanges cryptographique ne sont actuellement pas soumises à une quelconque obligation réserves.
Jusqu’à l’affaire FTX, la question des réserves n’était pas explicitée et, tout comme l’a montré l’exchange de Sam Bankman-Fried, certains fonctionnaient sous le régime de réserve fractionnaire.
Ainsi, comme pour le cas d’une banque, les utilisateurs des exchanges n’étaient pas garantis de posséder réellement les actifs qu’ils avaient achetés.
Un BTC acheté et stocké sur un exchange centralisé était en réalité une reconnaissance de dette d’un BTC de l’exchange envers son utilisateur.
Or, en cas de panique sur le marché, les actifs des utilisateurs ne pouvaient être garantis si l’exchange ne possédait pas vraiment ces actifs.
Ce qui s’est passé en novembre 2022, les utilisateurs de FTX ont succombé à un vent de panique et ont massivement retiré l’ensemble de leur actifs de la plateforme.
Cependant, il a été prouvé que l’exchange ne possédait pas réellement l’intégralité des fonds de ses clients. Il a dû alors capituler et prononcer sa faillite.
Par soucis de transparence et afin d’éviter le même sort, les exchanges ont alors prôné un système de réserves intégrales.
Selon ce principe, les exchanges possèdent réellement les actifs ainsi que les clés privées de leurs clients.
Fonctionnement de la Proof of Reserve
Cette réserve intégrale doit être prouvée publiquement, c’est ce que l’on appelle le Proof of Reserve (La Preuve de Réserve).
Cette dernière est établie grâce à un audit réalisé par un tiers indépendant afin d’éviter toute tentative de fraude ou de falsification.
L’auditeur effectue un « snapshot » de l’ensemble des soldes de compte. Pour faire simple, il prend une capture anonyme de tous les comptes ouverts sur l’exchange.
Ces données sont ensuite traitées et regroupées dans un Merkle Tree (arbre de Merkle).
Ainsi, les données de solde d’un utilisateur sont hachées dans une « feuille ». Puis, un groupe de « feuilles » est haché pour former une « branche ». Enfin, un groupe de « branches » est haché pour former une « racine ».
L’ensemble des soldes est vérifié sur les blockchains où les cryptomonnaies doivent être détenues par l’exchange. Pour cela, il existe 3 méthodes :
- La signature électronique
- Les mouvements de fonds spécifiques
- La recherche d’adresses cryptographiques spécifiques appartenant à l’exchange
Une fois la vérification terminée, l’audit est complété et validé si la totalité des soldes des comptes clients est égale au montant d’actifs détenus par l’exchange sur l’ensemble des blockchains prises en charge.
Dans ce cas, la Preuve de Réserves est valide. A défaut, l’audit renvoie un avis négatif et l’exchange doit réviser sa copie.
Les limites de la Proof of Reserve
La Proof of Reserve représente ainsi une sorte de faire valoir en réponse à la crise de confiance instaurée par les différents crashs crypto.
Elle n’est pour autant pas une valeur sûre et ne protège en aucun cas les utilisateurs.
Certes, la PoR rassure, mais elle admet plusieurs limites.
Pour commencer, le résultat de l’inspection des comptes demande aux utilisateurs de faire confiance à l’expertise du tiers. Le risque de manœuvre frauduleuse entre l’exchange et l’auditeur ne peut s’exclure de l’équation.
De même, à l’heure actuelle, il est impossible de savoir si les auditeurs tracent la provenance des actifs qu’ils contrôlent. Ainsi, certaines plateformes pourraient avoir tendance à gonfler les fonds pour réussir l’audit.
Cette possibilité montre une autre limite aux audits : ces derniers ne peuvent être effectués en temps réel.
Une Proof of Reserve ne représente qu’un état des actifs détenus à un instant donné et ne garantit pas de l’avenir. C’est pourquoi, la PoR doit s’effectuer de manière périodique.
Comme l’a également souligné James Lopp, directeur technique de Casa, la preuve de réserves offre l’espoir que « les réserves soient supérieures au passif« .
En effet, lors de l’audit, les contrôles sont effectués sur les actifs détenus par la plateforme. Or, comme pour toute entreprise, les passifs jouent un rôle important.
Etablir un audit des réserves sans prendre en compte les dettes pose une limite à ce que la Preuve de Réserves apporte en termes de solution.
Devant cette limite, de nombreux acteurs du marché proposent de compléter cet audit avec une Preuve de Dettes. Cette dernière établirait un état des comptes plus général, offrant ainsi une vue d’ensemble beaucoup plus représentative.
La Preuve de Réserve reste néanmoins une avancée majeure de transparence. Elle tend à améliorer sans cesse les relations entre les utilisateurs de plus en plus méfiants et les plateformes d’échanges.