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(d’une valeur de 250€)Plan de relance automobile : 3 raisons d’investir sur l’avenir (Partie 2)
Il faut sauver le secteur automobile ! Le gouvernement français a en effet identifié cette filière, aux côtés de l’aéronautique, de la culture et du tourisme, comme une victime prioritaire de la crise économique liée au coronavirus. Les mesures de confinement et la chute de la demande ont particulièrement impacté le marché des véhicules neuf et d’occasion, pour les particuliers, mais aussi pour les entreprises. Accusant un repli de 39,1% ces 4 derniers mois en Europe, les immatriculations de voitures neuves se sont écroulées de près de 76,3% en avril. Alors que l’État a promis 8 milliards d’euros à la filière, dans cette deuxième partie, EnBourse revient sur les contreparties exigées aux constructeurs automobiles et poursuit son analyse sur les raisons de croire en l’innovation française.
Raison 2 – Relocalisation de la production
La réindustrialisation passe par la relocalisation de certaines activités, largement internationalisées pour des raisons notamment de pénurie de main d’œuvre et de coûts du travail.
Bruno Le Maire, ministre de l’Économie et des Finances, avait déclaré le lundi 11 mai dernier : « Je pense que l’industrie automobile française a trop délocalisé, elle doit pouvoir relocaliser certaines productions ».
A titre d’exemples, deux des modèles les plus prisés des automobilistes français arborent un badge tricolore, mais sont importés :
– La Clio 5 de Renault est montée intégralement en Slovénie, aux dépends de l’usine historique de Flins
– L’usine de Poissy ne produit plus la 208 de PSA, désormais entièrement assemblée au Maroc.
En constatant que la moitié des volumes des 208 et Clio produites est vendue en France, Berçy a décidé d’exercer une forme de pression au moment de négocier les aides à apporter à la filière.
La filière automobile équivaut à 400 000 emplois directs, et 900 000 en comptant les services.
Mais il a été constaté que certaines pratiques étaient largement répandues par les constructeurs automobiles : « Notre base offshore est trop importante. Quand nos industriels créent dix emplois en France, ils en créent 7 à l’étranger dans le même temps. C’est beaucoup plus que nos voisins. Nous avons laissé filer notre industrie », déplore Bruno Grandjean de l’étude Accenture.
Le soutien de la demande risque d’augmenter l’importation de petits véhicules, désormais assemblés à l’étranger.
Mais en contrepartie de ce plan de relance, les acteurs français du secteur ont pris une série d’engagements.
Ils vont désormais se tourner vers la « relocalisation de la production à valeur ajoutée en France » et de consolidation « de la production industrielle » dans l’Hexagone.
Le secteur va donc concentrer sur le territoire national ses choix industriels dans la transformation des moteurs thermiques, vers l’électrique, l’hybride et l’hydrogène.
– Le groupe PSA a décidé de « fortement augmenter » sa production de véhicules électriques et hybrides sur les sites de Poissy, Rennes, Mulhouse, Sochaux
– En partenariat avec le groupe Total, PSA va aussi investir en France 2 milliards d’€ « pour relocaliser la production de batteries de la Chine vers une gigafactory française »
– Formée par Total, via sa filiale Saft, et PSA, la coentreprise ACC – Automotive Cells Company, a reçu le feu vert de la commission européenne en février dernier avec l’objectif de produire des batteries pour un million de véhicules par an en Europe, soit près 10 à 15% du marché, d’ici 2030
– Renault va rentrer au capital de la co-entreprise formée par Total et PSA pour la production de batteries pour véhicules électriques
– Renault s’est également engagé à ce que d’ici à 2022 la production de véhicules électriques soit triplée en France et quadruplée d’ici 2024
– L’équipementier Valéo prévoit pour sa part de renforcer en France la localisation d’une solution technologique d’électrification qui devrait représenter 30% du marché automobile mondial d’ici à 2030
– Dans le domaine des technologies non polluantes, Faurecia dispose depuis peu d’un centre de développement et de production de systèmes de stockage d’hydrogène en France, dont la capacité devrait-être augmentée
– Michelin a annoncé un projet de rapatrier une partie de sa recherche fondamentale actuellement assurée depuis l’étranger, dans son centre de R&D, basé à Clermont-Ferrand
– l’entreprise de pneumatique continue d’investir avec Faurecia dans la co-entreprise Symbio avec le projet de construire une usine de piles à hydrogène, localisée dans la région de Lyon.
Raison 3 – mieux protéger les entreprises françaises des ruptures d’approvisionnement
La résilience des chaînes d’approvisionnement passera par le fait d’atténuer la dépendance à un pays spécifique en diversifiant les fournisseurs.
Aujourd’hui, il semble à première vue possible de trouver des alternatives au plus important pays fournisseur dans le monde, la Chine.
(…)
Merci Clémence
Encore une étude très intéressante!
Je me demande cependant ce que l’industrie française sera capable de gagner en compétitivité en relocalisant ses moyens sur le territoire, sans allégement probant de la fiscalité générale des entreprises.
Peut-être que ce serait intéressant de creuser cela pour une vision moyen/long terme. J’ai encore le sentiment que ces mesures ne sont encore une fois qu’une politique court terme pour nous rassurer.
Vivement que les règles françaises soient assouplies, et que nos entreprises puissent jouer dans la même cour que la concurrence!
Hello Denis b
Merci pour ton retour.
Je reste optimiste pour la filiale automobile. La reprise sera progressive, mais l’utilité de leur fabrication n’est plus à prouver, tant dans le monde de l’entreprise que pour les particuliers (marché du neuf, de l’occasion, flotte, etc…). Mais comme tu le précises, en France, nous avons les normes, et la pression fiscale… La recherche de la meilleure localisation pour les entreprises, ce n’est pas nouveau, et tout ne pourra pas être rapatrié. Désindustrialisation depuis plus de 40 ans en France, ça laisse songeur, et les politiques successives en France n’y sont pas étrangères. L’État « stratège », « chef d’entreprise » et « actionnaire » qui montre qu’il peut sauver les fleurons industriels français. Beaucoup de com’, surfant sur des sujets d’actualité, comme le développement durable, la préservation de la planète, la « souveraineté économique », la « décarbonation »… La rentabilité ne viendra pas dans un premier temps de l’électrique, mais pourra y contribuer à l’avenir… Là où on voit les limites de l’exercice de l’interventionnisme français, c’est la réalité qui frappe Renault, et les mesures envisagées par l’Alliance (fermeture des sites les moins rentables, diminution des effectifs…) malgré le soutien étatique.
Pour info, la dernière partie de l’article est dans la rubrique « Actualités ».
Très bon WE et à bientôt sur le site