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(d’une valeur de 250€)Le risque libéré : une bonne nouvelle pour le secteur bancaire US ?
Les régulateurs américains ont finalisé un changement de règle qui permettra aux grandes banques d’investir dans des fonds de capital-risque avec des contraintes et des exigences de marges réduites.
La « règle Volcker », de l’ère Obama, était destinée à freiner les investissements risqués suite à la crise financière mondiale de 2008.
Son assouplissement peut poser question.
Il permettra dans un premier temps de libérer des capitaux, Citigroup et Bank of America ayant accueilli la nouvelle très positivement à Wall Street.
Stradoji revient sur ce changement de réglementation et son impact sur le secteur bancaire.
La règle Volcker : conséquences de son assouplissement
La règle Volcker, qui fait partie du projet de loi Dodd-Frank adopté en 2010 à la suite de l’effondrement des grandes banques en 2008, visait à réprimer les comportements à risque des entreprises de Wall Street.
Elle a été nommée en l’honneur de l’ancien président de la Réserve fédérale Paul Volcker, décédé en décembre 2019.
De nombreuses banques et maisons de courtage utilisaient l’argent de leur entreprise pour investir dans des produits dérivés tels que les titres adossés à des créances hypothécaires et d’autres instruments financiers complexes.
L’effondrement final du marché des prêts hypothécaires à risque (prêts aux emprunteurs ayant de mauvais antécédents de crédit) a créé un effet d’entraînement qui a conduit à la faillite de Bear Stearns, Lehman Brothers, Washington Mutual et d’innombrables autres sociétés.
Des banques géantes se sont retrouvées dans l’obligation de recevoir des centaines de milliards de dollars en fonds de sauvetage fédéraux pour arrêter l’hémorragie.
Les régulateurs financiers fédéraux ont déclaré cette semaine qu’ils prévoient de faciliter l’investissement des banques dans les fonds de capital-risque et d’assouplir certaines restrictions sur le commerce des produits dérivés.
Ces mesures, un assouplissement de certaines des obligations les plus onéreuses pour les banques de la règle dite de Volcker, ont permis une hausse conséquente des actions des banques.
Ces dernières ont ensuite effacé en partie leurs gains suite aux résultats mitigés des stress tests les concernant réalisés par la FED.
Cette modification signifie que les fonds de capital-risque, les fonds de crédit et les véhicules de gestion de patrimoine familial ne sont plus interdits contrairement à ce que prévoyait l’ancienne règle dite « Volcker ».
De grandes banques, dont Goldman Sachs et le Crédit Suisse, ainsi que la National Venture Capital Association, ont soutenu ce changement en faisant valoir que les jeunes pousses soutenues par le capital-risque sont des moteurs importants de la croissance économique et de la création d’emplois.
Après le changement de règle, les actions de grandes banques telles que Bank of America, JP Morgan Chase, Goldman Sachs, Wells Fargo, Morgan Stanley ont terminé en hausse.
Le changement de règles prend effet en octobre, en même temps que l’assouplissement des restrictions sur le commerce des produits dérivés.
Que vont faire les banques US ?
Les marchés financiers des États-Unis sont les plus grands et les plus liquides du monde.
En 2018, la finance et les assurances représentaient 7,4 % (ou 1 500 milliards de dollars) du produit intérieur brut américain.
Le leadership dans ce vaste secteur à forte croissance se traduit par une activité économique importante et par la création d’emplois directs et indirects aux États-Unis.
Les régulateurs ont déclaré que les changements permettront aux banques « d’allouer des ressources à un éventail plus diversifié d’investissements à long terme dans un plus grand nombre de zones géographiques, d’industries et de secteurs qu’elles ne peuvent y accéder directement ».
Les banques pourraient jouer un rôle important en augmentant les investissements dans les petits fonds régionaux de capital-risque, qui ont des difficultés à attirer l’argent des grands commanditaires.
Le but annoncé de cette mesure est donc de libérer des capitaux et de les injecter dans l’économie.
Cela n’est pas sans risque car il faut se rappeler que cette règle Volcker, aujourd’hui presque totalement démantelée, a été mise en place pour éviter que ne se reproduise la crise financière de 2008.
En attendant d’éventuelles conséquences futures sur les marchés, les grandes banques américaines et européennes pourraient profiter de cette mesure en investissant davantage grâce à des exigences de produits et de marges plus souples.
L’effet de levier des investissements en sera augmenté.
Le secteur bancaire pourrait donc bien profiter de cette mesure pour poursuivre son rebond en bourse.
Risque pour les marchés ou opportunité à saisir ?
C’est aussi le dernier exemple en date de la manière dont les régulateurs de l’administration Trump annulent une grande partie des règles de l’ère Obama mises en place pour freiner les mauvais comportements des grandes banques.
La Fed et d’autres agences avaient déjà neutralisé la partie de la règle Volcker qui limitait les opérations pour compte propre des banques, la pratique consistant à investir avec les fonds propres de l’entreprise au lieu d’investir seulement l’argent des clients.
Avec ce second volet de la règle Volcker assoupli, les grandes banques vont pouvoir retrouver une plus grande liberté au niveau de leurs prises de risques.
Mais les plus grands cabinets financiers américains crient au scandale et s’inquiètent que les banques – qui sont en bien meilleure forme aujourd’hui qu’en 2008, en partie grâce à des règles plus strictes – pourraient se diriger vers une nouvelle crise.
L’annonce de ces nouvelles règles est arrivée juste quelques heures avant que la Fed ne publie les résultats des tests de stress pour les grandes banques, une sorte de bulletin d’information mis en place depuis la crise financière.
Les résultats étant légèrement plus inquiétants qu’attendu, les grandes banques ont en partie effacé leur gains.
Ces mesures ouvrent donc la voie à de belles opportunités boursières sur les banques à court et moyen terme.
Cependant, à long terme, il faudra être vigilant et suivre de près l’évolution de leurs opérations, leurs risques et leur solvabilité afin de se prémunir d’une nouvelle crise bancaire de grande ampleur.