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(d’une valeur de 250€)Le Money Management en trading : qu'est-ce que c'est ?
Le money mangement, ou gérer son capital en français, consiste à définir les risques encourus par notre exposition sur le marché afin d’ajuster le montant à allouer à chacun de nos trades considérés individuellement, ou à notre portefeuille considéré dans son ensemble.
En pratique, les fondements du money management consiste donc en un risk management, gérer le risque auquel l’investisseur et le trader exposent leurs capitaux.
Sommaire :
- Le principe fondamental du money management
- Le premier corollaire : Déterminer le niveau d’invalidation de notre hypothèse
- Le second corollaire : Ne risquer qu’un faible pourcentage de son capital
- Différence entre trader indépendant et trader institutionnel
Le principe fondamental du money management
Le principe fondamental de l’investissement long terme comme de la spéculation est la préservation du capital.
Cette préservation est la condition sine qua non d’une longue présence sur les marchés financiers que ce soit sur les actions, le forex ou la crypto-monnaie.
Et cette présence est à son tour nécessaire afin d’acquérir de l’expérience, d’affiner sa méthode et de progresser.
Le capital est l’outil de travail du trader pour investir sur les marchés.
Sans cet argent, l’investissement est impossible.
C’est pourquoi avant même de penser à le faire croître, il est important de penser à le protéger contre les aléas inhérents au trading.
Ces risques sont
- D’une part les mauvaises opportunités n’offrant pas davantage profitable à long terme,
- D’autre part contre les états psychologiques destructeurs auxquels peuvent être soumis le trader comme l’investisseur.
Ceci, qu’il s’agisse d’euphorie à la suite de gains considérables, mais aussi de frustration et de colère à la suite d’une grande perte.
La tâche des traders et des investisseurs consiste donc à exposer leurs capitaux à des opportunités asymétriques.
C’est-à-dire des circonstances offrant un plus grand profit potentiel qu’une perte potentielle, mais aussi à s’astreindre à une stratégie de money management (ou gestion de son argent), limitant les pertes.
Il découle de ce principe fondamental deux corollaires, deux préceptes.
Le premier corollaire : Déterminer le niveau d’invalidation de notre hypothèse
Le premier précepte consistera, pour chaque opération envisagée, à ne considérer en premier lieu que le risque encouru, et ce avant d’examiner le bénéfice potentiel de cette opération.
Rappelons nous, l’objectif premier est de protéger le capital avant de penser à le faire croître.
Le risque encouru doit primer sur les éventuels profits.
En d’autres termes, avant même d’identifier le seuil d’une prise de bénéfice éventuelle, il faudra déterminer le stop loss.
Idéalement, le seuil de risque encouru sera déterminé avant l’entrée en position.
Avant toute prise de position, le trader doit déterminer le stop (le seul de prix) en dessous ou au-dessus duquel, que l’on soit acheteur ou vendeur, notre hypothèse sur l’évolution des cours de bourse sera invalidée.
Exemple de ratio risque/récompense favorable :
Dans notre cas, on observe que le risque matérialisé par la ligne de stop rouge est moindre que le bénéfice (ligne verte) par rapport au point d’entrée (ligne bleue).
Ce ratio est idéal puisque le risque encouru avec cette position est moins important que les bénéfices que nous pourrons en tirer.
Si le risque avait été plus grand que le potentiel bénéfice alors nous aurions été dans un cas défavorable.
Par analogie, c’est un peu comme miser 1000€ pour en gagner 100 €.
Le jeu en vaut-il la chandelle ?
Voici un autre exemple pour bien comprendre :
Si un trader distingue en double creux, il pourra envisager de miser sur une hausse du cours à venir, si ces autres indicateurs, fondamentaux comme techniques, confirment ce signal.
Dans ce cas de figure, il est clair que son hypothèse serait invalidée si le cours des prix venait casser nettement le support sur lequel reposent les deux creux.
C’est donc légèrement au-delà de ce niveau que le trader devra, au maximum, placer son stop loss.
Dès le seuil des prix d’invalidation identifié, le trader devra déterminer la part maximale de son compte de trading à risquer sur cette opération.
Ce stop loss initial pourra être ajusté afin de sécuriser le trade à Break Even.
Le second corollaire : ne risquer qu’un faible pourcentage de son capital
Le second corollaire du principe fondamental de préservation du capital consiste à allouer à chacune de ses positions une proportion prédéfinie de son capital.
Il s’agit de la part du capital que l’investisseur consent à perdre ou, du moins, consent à risquer.
Le trader pourra entrer en plusieurs fois sur le marché, mais il importe que la somme totale ne représente pas un montant supérieur au coefficient préétabli.
Le respect de cette règle est un signe de discipline hautement nécessaire à toute activité spéculative.
Il n’existe bien entendu aucun chiffre exact qui fasse consensus au sein de la communauté des traders.
Certains comme John J. Murphy, auteur du très respecté Technical Analysis of the Financial Markets conseille de ne jamais allouer plus de 5 % de son capital pour chaque position.
Victor Sperandeo, dans Methods of a Wall Street Master opte pour sa part pour un montant maximum de 3 %.
Le plus souvent cependant, il est recommandé aux traders de ne jamais dédier plus de 1 à 2 % de leur capital.
On conseillera aux novices une part encore plus faible.
En outre, il s’agit d’un pourcentage maximal par position, et le trader ne devra pas se sentir obligé d’en utiliser la totalité.
Il pourra décider de « tester » son hypothèse avec la moitié, disons 0,5 %.
Et si l’évolution des cours prend effectivement la forme envisagée, il pourra renforcer sa position avec le demi pourcent restant.
Ces mesures de money management doivent également prendre en compte les corrélations éventuelles entre les différents actifs sur lesquels le portefeuille est exposé.
Cela est d’autant plus vrai pour l’investisseur, qui destine ses opérations au temps long, que pour le trader qui s’autorise à liquider rapidement de nombreuses positions.
Enfin, non seulement on limitera les pertes potentielles sur chaque position, mais l’on pourra également limiter la part de perte maximal par jour, par semaine, ou par mois.
Le trader pourra par exemple s’astreindre à ne plus opérer sur les marchés s’il perd 10 % de son capital durant un mois, et ce afin de prendre le temps d’examiner les erreurs commises.
En règle générale, toute mesure ayant pour objectif de protéger le capital est souvent bonne à prendre.
Par la suite, il est crucial que le trader ne cherche pas à surcompenser rapidement les pertes essuyées et prendre des positions plus importantes.
C’est là cependant une erreur très courante.
Cette méthode s’appelle la stratégie de la “martingale” très connue notamment dans les jeux de hasard.
Mais le trading est tout sauf un jeu de hasard.
Le principe consiste à doubler la mise après chaque perte jusqu’à une victoire.
Pourquoi cela ne peut fonctionner ?
Parce qu’à chaque surenchère, le risque est doublé.
Ainsi, si la première position comportait un risque de 2%, le risque après 6 trades perdants, le risque est de 64%, soit plus de la moitié du reste du capital à ce moment.
Il est donc facile de se rendre compte que le capital de départ fond très rapidement en adoptant cette stratégie de trading.
La démarche idéale est l’exact contraire, à savoir : après avoir essuyé de lourdes pertes, le trader devra couper au moins de moitié la part de son capital qu’il dédie à chacune de ses opérations.
Ainsi, s’il avait l’habitude de ne risquer que 1 % de son capital par opération, mais qu’il a en dépit de cela subi une perte de 10 % au cours du mois roulant, le trader avisé cessera de prendre position sur les marchés durant au moins une semaine ou davantage.
Ce temps de “pause” imposée lui permettra d’analyser les opérations du mois dernier et se poser les bonnes questions :
- Pourquoi la stratégie n’a pas fonctionné sur ce mois ?
- Quels paramètres a-t-il raté ?
- Le contexte du marché a-t-il changé ?
- Etc…
Cette période sera également bénéfique pour gérer ses émotions et éviter toute action irréfléchie ou impulsive.
Après avoir décelé le manquement aux règles ou l’absence de règles qui caractérisait sa pratique défectueuse, il reprendra ses opérations en ne risquant que 0,5 % de son capital au maximum par position.
En observant cette restriction pendant quelque temps, cette astuce lui permettra de vérifier si ses ajustements de stratégies sont bons tout en limitant d’autant plus les risques.
En outre, cette période lui offrira le bénéfice de reprendre confiance en lui et en ses capacités à investir correctement.
Différence de money management entre trader indépendant et trader institutionnel
Les traders institutionnels ont l’avantage d’être encadrés, supervisés par un manager.
En effet, leur prise de risque est limitée par cet encadrement auquel ils ne peuvent déroger.
Les institutionnels assurent la gestion de fonds qui ne leur appartiennent pas personnellement.
A ce titre, leur direction les obligent à suivre des règles très strictes.
Pour le trader indépendant, il n’en va pas de même puisqu’il est à la fois celui qui choisit d’opérer sur un actif financier et celui qui choisit quel montant allouer à cette opération, quelle taille du capital dédier à cette position, etc…
Dans cette situation, il est facile de dériver, de déroger aux règles par “intuition” ou sous le poids des émotions qui contrecarrent les plans de money management initialement prévus.
Bien sûr, la solitude n’aide pas à sortir de cette spirale émotionnelle.
Ainsi, le trader indépendant doit être davantage discipliné, de son propre chef, quant au respect de ses règles de gestion du risque, puisqu’il ne peut compter sur un appui extérieur.
Pour cela, il existe plusieurs solutions à mettre en place :
- S’entourer d’autres investisseurs/traders, en intégrant des forums dédiés comme celui de Stradoji. Notons que les traders institutionnels sont constamment entourés.
- Afficher en évidence le plan de money management
- Faire des pauses régulièrement afin d’éloigner les émotions négatives et se recentrer sur le plan
Toutes ces mesures renforcent l’importance du money management et ont pour objectif de protéger le capital et permettre aux traders de continuer leur activité.