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(d’une valeur de 250€)Hyperinflation définition
L’inflation des prix consiste en une augmentation du niveau général des prix.
L’hyperinflation est, comme son nom l’indique, une forme aiguë de ce phénomène.
Sommaire :
- La nature de l’hyperinflation
- Les causes psychologiques et monétaires
- Les cas historiques d’hyperinflation
- Les remèdes à l’hyperinflation
La nature de l’hyperinflation
Depuis les travaux de Philip Cagan (The Monetary Dynamics of Hyperinflation, publié en 1956), il est convenu de nommer hyperinflation toute inflation dont le taux mensuel est supérieur à 50 %.
Dans pareil cas, l’inflation est telle qu’il peut être pertinent de la mesurer non pas de manière annuelle, ni même mensuelle, mais quotidienne. Pour exemple, une hyperinflation de 80 % par mois signifie une perte de valeurs de la devise en question de 5 % par jour en moyenne.
Pour prendre la mesure de ce taux extrême, notons que le taux d’inflation du dollar, d’après le Bureau of Labor Statistics et mesuré à l’aune du Consumer Price Index est typiquement inférieur 2 % par an.
De manière comparable, le taux d’inflation prévisionnel de l’euro, d’après la Banque Centrale Européenne, se situe aux alentours de 1,5 % annuel pour la période de 2020 à 2021.
Quoique l’hyperinflation soit un phénomène relativement rare, plusieurs pays et civilisations au cours de l’histoire en ont subi les conséquences économiques déplorables, au moins dès l’Empire Romain et jusqu’au Venezuela de nos jours, en passant par l’Allemagne de la République de Weimar, ou encore l’Argentine, pour n’en nommer qu’une poignée.
L’hyperinflation peut se définir selon deux perspectives différentes d’une unique réalité : les prix d’une part et la valeur de l’unité monétaire d’autre part. En effet, si le niveau général des prix augmente dans des proportions extraordinaires, cela implique que l’unité monétaire en question perd de sa valeur dans des proportions identiques. Il s’agit des deux faces d’une seule et même pièce.
À mesure que la monnaie perd de sa valeur, les consommateurs sont de moins en moins enclins à thésauriser et à épargner. Ils cherchent à se débarrasser aussi vite que possible de la monnaie obtenue par leurs affaires en l’échangeant contre des biens.
Il s’en suit une demande accrue pour tous les biens, notamment les biens de consommations les plus courants, tels que la nourriture, l’essence et autres premières nécessités. Cette accumulation de biens de consommation peut en outre se traduire par des pénuries, à plus forte raison si les gouvernements instaurent un contrôle de prix, ce que ces derniers ont malheureusement coutume de faire en période d’hyperinflation.
À ce stade, l’économie subissant l’hyperinflation se trouve face à trois choix fondamentaux. Soit elle opte pour une devise fiduciaire étrangère, soit elle adopte une monnaie-marchandise (tel que l’étalon-or) ou bien, dans le pire des cas, elle retourne au troc.
Cette dernière option est la plus funeste puisque, limitant la facilité des échanges, elle réduit du même coup la division du travail et, par suite, les débouchés de chaque production. De la sorte, la productivité générale d’une économie s’effondre.
Les causes psychologiques et monétaires
Quelles sont les causes de ce phénomène économique extrême et préjudiciable ?
Bien que le facteur le plus évident soit psychologique, à savoir la perte de confiance d’un peuple pour son économie, le facteur primordial de l’hyperinflation est avant tout monétaire. La monnaie est, de fait, l’institution économique centrale de toute économie développée.
Les prix sont en effet des ratios, des rapports entre d’une part la quantité de monnaie offerte, et d’autres part la quantité de biens demandés. Si l’augmentation de la quantité de monnaie excède l’augmentation des biens produits et demandés, le résultat est une inflation des prix, c’est-à-dire une hausse générale des prix, puisqu’il existe alors un « excès » de monnaie au regard de la situation initiale.
Si cette différence entre la quantité de monnaie et la quantité de biens demandés atteint des proportions extrêmes, l’hyperinflation en sera la conséquence irrémédiable.
Pourquoi cette augmentation de la masse monétaire survient-elle en premier lieu ? Car, bien souvent, les gouvernements qui disposent d’un monopole de la production monétaire cherchent à bénéficier de l’effet Cantillon afin d’obtenir des ressources sans lever d’impôts supplémentaires.
L’effet Cantillon décrit la perte de valeur progressive de la monnaie lorsque sa masse est augmentée. De la sorte, les premiers bénéficiaires des nouvelles liquidités peuvent les employer avant même que les prix n’aient été affectés à la hausse.
Au contraire, les derniers bénéficiaires de la nouvelle monnaie se trouvent donc floués, puisque les nouvelles liquidités obtenues ne permettent plus de compenser la hausse des prix.
Ainsi, un gouvernement peut payer ses créanciers avec les nouvelles liquidités qu’il imprime, tout en faisant payer le prix de cette inflation par le peuple dans son ensemble.
En pratique, l’inflation de la masse monétaire est donc un impôt indirect sur tous ceux qui touchent les nouvelles liquidités après que les prix ont substantiellement augmenté. Une hyperinflation est donc un hyper-impôt : les derniers bénéficiaires de la nouvelle monnaie produits ainsi que les épargnants de cette devise voient la valeur de leurs avoirs s’effondrer à un rythme encensé.
Les cas historiques d’hyperinflation
L’Histoire économique de l’humanité a vu survenir de nombreuses occurrences d’hyperinflation.
En voici quelques exemples considérables :
En France, entre 1718 et 1720, en conséquence du système de Law ; entre 1796 et 1797 en conséquence des assignats. Ces deux systèmes de crédits fiduciaires ont conduit à la banqueroute de nombreuses affaires.
En Russie, à la suite de la révolution bolchevique de 1917, l’inflation du rouble fut de 60 804 000 % lors des 4 années qui suivirent.
En Allemagne, sous l’impulsion de la République de Weimar, le mark s’effondra entre 1922 et 1923, les prix des biens à la consommation ayant augmenté de plus de 300 % par mois durant cette période.
En Chine, durant la guerre civile, le yuan subit une hyperinflation entre 1945 et 1949.
Au Zimbabwe entre 2000 et 2008, sous la houlette de Mugabe, le dollar zimbabwéen perd presque toute sa valeur. En juillet 2008, l’inflation de la monnaie est officiellement estimée à 231 millions % par an. De nombreuses estimations non officielles suggèrent des taux encore plus élevés.
Enfin, au Venezuela, en vertu d’un socialisme de bon aloi, les citoyens ont pu profiter d’une inflation d’au moins 300 000 % entre septembre 2017 et septembre 2018, plus d’un million de pour cent à la fin de l’année 2018 et au moins 50 000 000 % durant la fin de l’année 2019.
Les remèdes à l’hyperinflation
Comment une nation peut-elle se prémunir contre l’hyperinflation ?
Telle est la cause, tel est le remède : puisque la cause première est l’expansion exponentielle de la masse monétaire, il suffit de s’abstenir d’une telle politique monétaire expansionniste pour ne pas subir d’hyperinflation.
Le garde-fou adopté par l’Union Européenne et les États-Unis consiste en une monnaie fiduciaire, respectivement l’euro et le dollar, produit sous l’égide d’une banque centrale, respectivement la BCE et la Fed, s’engageant à un taux d’inflation prédéfinie, le plus souvent d’environ 2 % par an.
Un autre rempart contre l’hyperinflation consisterait en l’adoption d’une monnaie-marchandise et l’instauration d’une libre concurrence dans l’industrie de la production monétaire. Les Au regard de l’histoire économique, les métaux précieux ont tenu ce rôle de monnaie-marchandise, en particulier l’or et l’argent, et ce dès l’Antiquité.