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(d’une valeur de 250€)Guerre en Russie : quels impacts sur les marchés financiers ?
Il y a maintenant sept mois que le conflit entre la Russie et l’Ukraine a débuté. Sept mois qui ont bouleversés l’économie mondiale et dont les menaces et la violence continuent de monter en escalade. Les nouvelles qui nous arrivent de Russie ne laissent présager rien de bon et influent fortement sur les marchés financiers. Que doit-on craindre financièrement de la guerre en Russie et en Ukraine ?
Guerre en Russie : une mobilisation militaire massive en cours
Retour sur les 7 mois du conflit en Ukraine
Le 24 février dernier, la Russie déclarait la guerre à l’Ukraine. Après une montée en puissance de ses menaces, le Président Vladimir Poutine a finalement laissé place aux actes et décidé d’intervenir sur le territoire ukrainien.
De nombreux éléments déclencheurs sont en cause et montrent une certaine détermination dans l’action militaire en cours. La conclusion de la Guerre Froide en défaveur de la Russie (ex-URSS) en est évidemment une.
Après des décennies d’une partie d’échecs militaire entre le bloc de l’Est mené par l’URSS et le bloc de l’Ouest dirigé par les Etats-Unis, la chute de l’Union Soviétique a finalement laissé place à une amertume pour le Président russe.
L’entrée dans l’OTAN de plusieurs pays frontaliers à la Russie est une deuxième raison à l’instabilité géopolitique.
Le conflit a débuté en 2014 avec l’annexion de la Crimée par la Russie après un référendum. Cette annexion lui offrait un accès privilégié à la Mer Noire et donc une route maritime commerciale de premier choix.
Il y a tout juste sept mois, le conflit s’est étendu par voie terrienne lorsque l’armée russe est entrée sur le territoire ukrainien par le Donbass, région orientale de l’Ukraine. L’objectif de la Russie était de « libérer » la population pro-russe de ce territoire de 55 000 km².
Le Donbass, composé des régions Donetsk et Lougansk, est majoritairement russophone. C’est également un territoire très convoité par la Russie depuis des décennies. Staline avait, dès 1933, tenté de s’approprier le territoire. A cette époque, il avait organisé l’Holodomor, une période de famine dont 5 millions d’ukrainiens sont morts.
L’objet de cette convoitise est multiple. C’est avant tout un territoire qui contient d’immenses réserves de charbon et de minerais. Il dessine également un couloir idéal vers la Mer Noire et étend ainsi la dominance russe sur cette dernière.
Toutefois, le conflit ne s’est pas concentré sur le Donbass et a gagné la quasi-totalité de l’Ukraine. L’armée russe a ainsi atteint la capitale, Kiev, en cheminant par le site de Tchernobyl et s’est limitée à 20 km de la frontière polonaise à l’ouest.
La communauté internationale a condamné cette action militaire qui selon elle est « injustifiée » et « non-provoquée« . Les pays de l’Europe ainsi que les Etats-Unis ont pris le parti de soutenir par tous les moyens l’Ukraine. Ils ont également intenté des actions de répression à l’encontre de la Russie, de son président et d’une majorité de ses ressortissants.
En réponse à ces sanctions, la Russie a pris ses dispositions pour mettre en difficulté les européens et l’ensemble de l’économie mondiale.
A ce jour, il est difficile d’évaluer le nombre de morts survenus depuis le début du conflit. Ce nombre atteint cependant plusieurs dizaines de milliers d’individus.
D’après certaines sources, 4 régions de l’Ukraine seraient sur le point d’être annexées par la Russie. Celles constituant le Donbass, la région de Marioupol, et celle de Zaporijjia.
Les Russes contraints de rejoindre l’armée
Selon les autorités russes, l’action militaire en Ukraine aurait dû être rapide et efficace. En effet, l’Ukraine n’étant pas une superpuissance elle ne disposait pas jusque-là de moyens lui permettant de faire face à la puissance de l’armée russe.
Cette dernière s’est pourtant fait surprendre et n’a pas réussi son coup éclair. Devant la résistance plus que surprenante de la population ukrainienne, le Président Poutine n’a eu d’autres choix que d’étoffer son armée.
L’armée russe appellerait les conscrits à se présenter à la base militaire la plus proche. Cet appel n’est visiblement pas facultatif mais bien obligatoire. Officiellement, il concerne tous les hommes majeurs n’ayant pas atteint l’âge de la retraite, soit 61 ans.
Toutefois, le Kremlin a avoué avoir effectué des enrôlements abusifs comprenant des hommes invalides âgés ou malades.
Afin d’éviter toute fuite, l’armée russe perquisitionnerait les domiciles russes afin d’emmener les hommes par la force à rejoindre les rangs militaires. Des barrages de police auraient été mis en place dans le but d’enrayer toute tentative de fuite des hommes.
Malgré tout, les russes tentent de s’échapper. A ce jour, on estime que près de 2300 hommes ont été arrêtés pendant leur fuite. Près de 260 000 personnes auraient réussi leur évasion dont 100 000 seraient passés au Kazakhstan. Afin d’enrayer la situation, le gouvernement russe projette de fermer les frontières.
Dans ce contexte, des tensions ont émergé dans le pays, notamment dans un camp militaire où un homme s’est immolé par le feu. Un autre a mis le feu à un camp de conscription.
Ces actes ne sont pas isolés et commencent à fleurir partout en Russie. A ce jour, on dénombre, officiellement, près de 15 décès dont 11 enfants.
Ces actes dénotent une fragilité d’une part de la population vis à vis de cette guerre, d’autre part de l’armée qui ne se suffit plus à elle-même.
Comme évoqué précédemment, ce recrutement massif semble nourrir un déploiement inédit de l’armée russe sur le sol ukrainien. C’est aussi une tentative de mettre fin à ce conflit le plus rapidement possible et ce par tous les moyens.
Vladimir Poutine a énuméré tous ces moyens lors de l’allocution télévisée de la semaine dernière. Dans celle-ci, il remotive la population russe et laisse entrevoir une issue rapide et favorable pour la Russie.
Il a également laissé entendre que tous les moyens seraient mis en œuvre pour vaincre, notamment l’emploi de l’arme nucléaire si cela était nécessaire.
Cette perspective donne lieu à des débats quant au coup de bluff ou non du président russe. Pour autant, elle laisse présager des retombées économiques importantes dans les semaines et mois qui suivent.
Quels sont les impacts économiques du déploiement de l’armée russe ?
La guerre économique entre l’Occident et la Russie
Au-delà d’une guerre armée, le conflit avec la Russie prend également la forme d’une guerre économique entre les anciens blocs de l’est (Russie et ses alliés) et de l’ouest (l’UE, le Royaume-Uni, les USA et leurs alliés).
Dès l’entrée de l’armée russe en Ukraine, l’Union Européenne a décidé de soutenir ouvertement l’Ukraine. Les Etats-Unis et le Royaume Uni en ont fait autant. Ce soutien a pris la forme d’apport financier mais aussi matériel pour soutenir l’effort de guerre des ukrainiens.
Une action humanitaire a également été mise en place afin de secourir les victimes de la guerre entre la Russie et l’Ukraine.
En outre, des sanctions économiques ont été prises par l’ensemble des alliés à l’Ukraine contre le pays de Vladimir Poutine.
Dès les premiers instants du conflit, des sanctions individuelles ont été émises. Une liste de personnes a été établie, dont font partie les personnes influentes de Russie dont Vladimir Poutine et Sergueï Lavrov. Ces derniers font l’objet d’un gel de leurs avoirs et d’une interdiction formelle d’entrer en territoire européen.
Enfin, des mesures plus générales ont été adoptées et sont régulièrement mises à jour à mesure que le conflit perdure.
L’UE impose une limitation de l’accès aux marchés primaire et secondaire des capitaux de l’UE pour certaines banques et entreprises russes. Elle interdit également tout financement public ou investissement en Russie.
Evidemment, le commerce d’armement ou tout produit pouvant contribuer au renforcement militaire russe est proscrit.
Les transports sont également impactés par cette guerre en Russie et en Ukraine. Il s’agit de limiter l’accès à la Russie mais également de réduire considérablement le commerce de ce pays. Ainsi, les cargos de marchandises russes ou à destination de la Russie sont interceptés et déroutés. Les ports n’acceptent plus les transports maritimes russes.
Ces sanctions visent également les matières premières. L’importation de charbon, pétrole et de gaz en provenance de la Russie sont désormais interdits ou largement restreints. C’est d’ailleurs le sujet d’inquiétude de beaucoup de pays européens comme l’Allemagne ou l’Italie. Ces derniers dépendent majoritairement des importations russes notamment en gaz.
Vladimir Poutine utilise d’ailleurs le gaz comme arme de négociation, bien conscient de la dépendance de certains pays aux matières premières russes.
En France, c’est notamment la hausse des prix du carburant qui fait débat.
Forex, indices… : L’influence de la guerre en Russie sur les marchés financiers
La pandémie de Covid-19 a largement fragilisé l’économie mondiale. Selon l’INSEE, le PIB moyen de la zone euro a chuté de 6,6 %. En France, ce chiffre a atteint 7,9 %. Avec le PIB, c’est l’investissement moyen des entreprises qui a subi des désagréments avec une diminution de 9% environ.
Plus généralement, l’économie mondiale a subi de lourdes pertes dont certaines compagnies n’ont pas su se relever.
Le conflit russo-ukrainien n’a pas arranger le constat.
Dès l’entrée en conflit, le rouble, la monnaie russe, a subi un mouvement baissier violent, laissant entrevoir le début d’une inflation record.
La monnaie européenne, le dollar et la livre sterling n’ont pas été épargnés par le contexte géopolitique. La paire EUR/USD par exemple, a perdu près de 20% de sa valeur depuis le début du conflit. La semaine dernière, l’euro n’a pas résisté au palier symbolique des 1$.
Bien que plus tardive, l’inflation a également touché l’Europe. En France, elle est estimée à 4,8% en 2022 d’après l’INSEE. Elle devrait atteindre les 8,9% en Europe.
Les indices ont aussi entamé un cycle baissier. Le Dow Jones vient de passer aujourd’hui sous la barre des 30 000 points, un cap qu’il avait surpassé en janvier 2021.
Le CAC40 est également sous tension. En Daily, il a franchi à la baisse sa MM50 et atteint le support des 5800 points qu’il a testé à deux reprises précédemment en mars et en juillet dernier.
Du côté des matières premières, l’effet de la guerre est plutôt inverse. En ce sens, le prix du pétrole a monté en flèche. Le gaz a également atteint des sommets. Cette tendance devrait continuer dans cette optique.
Le blé est aussi un sujet de négociation majeur et, nous le voyons en Europe, l’approvisionnement s’effectue au compte-goutte. Son cours a tendance a fluctuer à la hausse également.
Ce sentiment est renforcé par les déclarations de Vladimir Poutine aux sanctions européennes visant à plafonner le prix des matières premières. Celui-ci n’a pas hésité à menacer l’arrêt total de livraison de charbon, pétrole et gaz vers l’Europe si celle-ci n’admettait pas de concession. Cela vaut également pour le blé, sur lequel, le Kremlin avait fait quelques concessions il y a quelques semaines, laissant partir plusieurs cargos plein en direction du vieux continent et de l’Afrique.
Jouant ainsi sur l’offre et la demande, le président du Kremlin influe directement sur les prix de ces matières premières.
Les cryptos face à la guerre en Russie : qu’en penser ?
Pourquoi la Russie se tourne vers les cryptos ?
La guerre en Russie et en Ukraine a également des conséquences sur les cryptos et leur écosystème.
L’une des premières sanctions infligées à la Russie était le bannissement des paiements internationaux SWIFT pour les banques russes et biélorusses. Cette limitation a donc eu un impact énorme sur l’économie russe. Cette dernière voit ses possibilités de commerce extérieur très réduites et, avec elles, s’accompagnent des difficultés financières.
Une solution de contournement est donc envisagée par Vladimir Poutine, celle des crypto-monnaies.
En début d’année, la Banque Centrale de Russie (CBR) avait rédigé un rapport proposant les échanges en crypto-monnaie illégaux. Les arguments mis en avant à cette époque défendaient la lutte contre le blanchiment d’argent, les financements terroristes et le manque de contrôle que ces devises numériques pouvaient engendrer.
Ainsi, afin de protéger le peuple russe, la CBR préconisait de condamner les échanges cryptos comme elle condamne le minage de bitcoin depuis 2016.
Toutefois, au fait des évènements survenus depuis le début de la guerre en Russie et en Ukraine, Vladimir Poutine a semble-t-il changé d’avis sur ces devises.
En effet, les cryptos ont pour but d’être décentralisée et libre de toute censure et influence supérieure étatique. Non régulées, les crypto-monnaies sont libres d’utilisation partout et par tout le monde sans restriction et de manière anonyme.
Le Ministère russe des Finances a, depuis quelques semaines changé son fusil d’épaule pour finalement autoriser les règlements transfrontaliers en crypto-monnaies.
Il a également remis en cause le minage crypto et avance vers une réglementation qui devrait faire l’objet d’un projet de loi très prochainement.
Toutefois, l’utilisation des cryptos comme moyen de paiement contre un bien ou un service reste interdit selon la loi en vigueur depuis mi-juillet.
Les crypto-monnaies semblent donc être un moyen utile pour le Kremlin de contourner la suspension aux paiements internationaux SWIFT, tout en maintenant une économie interne exclusivement axée sur sa propre monnaie : le Rouble.
Analyse cryptos : comment réagit l’écosystème face à la guerre en Russie ?
Les crypto-monnaies jouent donc dans un contexte géopolitique très délicat.
D’un côté, les instances russes les bannissent puis les tolèrent parce qu’elles deviennent un outil contre les sanctions. La Russie détiendrait 12% du marché mondial des cryptos sur son sol avec 17 millions d’habitants possédant au moins un wallet crypto. De l’autre, les USA et leurs alliés européens qui les jugent trop néfastes et pas assez malléables.
Pour commencer, la guerre a frappé de plein fouet l’activité de minage. Celle-ci est très demandeuse en énergie et donc instaure un climat de dépendance. La guerre ayant induit une crise énergétique, le minage en est donc impacté.
Avant le conflit, le minage en Russie représentait près de 12% de l’activité globale, contre 34% pour les Etats-Unis. Avec les revirements de situation, il se pourrait que cette activité subisse des changements et que les rapports de force soient modifiés.
Bien sûr, la guerre en Russie et en Ukraine n’est pas la cause majeure du bear market qui sévit depuis quelques mois. Toutefois, il se pourrait que cela n’aide pas les cryptos à remonter la barre.
Véritable métronome de l’écosystème crypto, nous aurions pu croire que le Bitcoin, après 10 ans d’existence, ait pu se faire une place de réserve de valeur comme l’or. Il n’en est cependant rien à ce jour et il réagit aux news comme un actif classique et sa corrélation avec le Nasdaq a souvent été évoquée. Il admet toutefois une volatilité accrue et un mode de fonctionnement tout à fait différent.
Pour autant, les cryptos monnaies ne cessent de prendre une part de plus en plus grande de l’économie. Et bien que l’image spéculative qu’elles renvoient reste prépondérante, les cryptos continuent d’évoluer et de faire des adeptes.