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(d’une valeur de 250€)Enrayer la spirale baissière : les fausses bonnes idées - Interdire temporairement la vente à découvert ? 1/2
Depuis le 20 février 2020, la forte chute des indices et des instruments financiers n’a épargné aucun marché.
Stradoji poursuit l’analyse des propositions visant à interrompre cette spirale baissière : l’interdiction temporaire de la vente à découvert (VAD).
Inquiétude des marchés
Les places boursières constatent depuis quelques semaines que la crise sanitaire impacte violemment les valorisations fondamentales de nombreuses entreprises.
Les fortes turbulences sur les marchés ont entraîné une décote très marquée de nombreuses valeurs, dans des secteurs sensibles à la conjoncture et à l’état de santé de l’économie mondiale : parapétrolier-pétrolier, automobile, aéronautique, équipement, tourisme, bancaire…
On parle volontiers des valeurs cycliques à l’opposé des valeurs défensives du moment – qui sont peu légion en raison de la mondialisation de la crise : consommation, industrie pharmaceutique…
Rappel de ce qu’est la vente à découvert (VAD)
Ce mécanisme anticipe la baisse des marchés et de certains actifs, et donne la possibilité à l’investisseur institutionnel, ou particulier, de vendre des titres qu’ils ne possèdent pas encore.
A l’occasion du débouclement des positions, l’ordre d’achat est passé pour racheter les actifs au comptant.
Si le prix a diminué entre la vente initiale et le rachat, l’opération permet à l’investisseur de réaliser une plus-value.
A noter que les actifs du marché négociables à la vente à découvert sont nombreux : actions, devises, matières premières, indices…
C’est la raison pour laquelle la réglementation aux niveaux des marchés européens et internationaux encadre très strictement les modalités de cette pratique.
La VAD amplifie une tendance baissière
En effet, les opérations de VAD sont particulièrement intéressantes en période de chute accélérée des cours : des actifs, que l’investisseur ne détient pas encore, sont vendus à un certain prix à l’instant T, afin de les racheter à un prix plus attractif avant la fin du mois boursier.
Cette pratique est un outil de spéculation à la baisse. Lorsque la VAD s’amplifie et se généralise à de nombreux instruments financiers, elle entretient, voire accélère une tendance baissière, comme nous avons pu le constater sur les marchés à compter du 19 février dernier.
Plutôt que de fermer les places financières…
La suspension temporaire des marchés, ou la limitation de la VAD sont des dispositions visant à calmer la dépression des marchés, qui ont déjà été utilisées par le passé.
Les autorités de marché, dans des circonstances exceptionnelles, comme c’est le cas à l’heure actuelle, peuvent prendre la décision de suspendre une partie des cotations ou d’empêcher certaines opérations de spéculation.
C’est en pleine crise européenne de la dette, en 2011, que l’on retrouve la dernière interdiction de détenir des positions « courtes » sur certains actifs cotés sur Euronext.
Interdire la VAD, quel impact recherché ?
L’objectif d’imposer une telle interdiction est fort noble.
Elle vise à stabiliser le marché, en empêchant les investisseurs d’alimenter le risque et la volatilité, liés à leurs opérations de spéculation.
Certains investisseurs profitent de la spéculation pour en tirer profit. Ils alimentent en effet la tension sur les marchés puis la dégringolade de certains titres.
Mais force est de constater que la plupart des expériences liées à l’interdiction de la VAD n’ont pas été particulièrement concluantes.
La vente à découvert ne représente en effet qu’une très petite partie des échanges sur les places boursières, et les évaluations des interdictions de la VAD sont quasi-unanimes : c’est inefficace !
Un coup d’épée dans l’eau ?
Pourtant en Europe, certains pays ont décidé d’instaurer cette fameuse interdiction temporaire de vente à découvert vers la mi-mars :
- Non pas de façon coordonnée sur les différentes places boursières européennes, mais successivement !
L’Italie, l’Espagne puis la France se sont décidés en faveur de cet outil « coupe-circuit », alors que le Royaume-Uni ou encore l’Allemagne, ont refusé de mettre en place cette disposition.
Une belle leçon de consensus européen !
- Non pas de façon illimitée, mais pour une courte durée.
Un temps initiée pour 24h, cette mesure anti-spéculative « d’interdire la création ou l’augmentation de positions courtes nettes » a été annoncée pour une période de 30 jours sur le marché français.
- Non pas sur l’ensemble des instruments financiers concernés par la VAD
Mais seulement sur un certain nombre d’actions cotées en France, 92, dont les cours ont été jugés « massacrés » depuis le 21 février dernier.
En France, l’Autorité des Marchés Financiers – AMF a publié un communiqué de presse le 17 mars donnant les références des valeurs concernées.
On pourra s’étonner de l’absence de valeurs particulièrement touchées par l’inquiétude des marchés, comme le titre Airbus ou encore Total…