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(d’une valeur de 250€)Pourquoi Donald Trump doit sauver l’industrie du pétrole US
La chute historique des cours du pétrole brut américain en dessous de zéro, le lundi 20 avril dernier, a fortement ébranlé un secteur déjà fragilisé depuis le début de l’année.
Les entreprises pétrolières et parapétrolières, sonnées par la guerre des prix russo-saoudienne, doivent également faire face à la chute de leur valeur et de leurs revenus en raison de l’effondrement de la demande de brut liée à la crise sanitaire.
Stradoji revient sur la situation de l’industrie pétrolière aux États-Unis, et sur les challenges que doit relever l’État américain pour sauver près de 10 millions d’emplois !
La chute se poursuit
Le baril de pétrole WTI, tombé en territoire négatif ce lundi, a continué de décrocher sur fond des conséquences de la pandémie de coronavirus sur la demande mondiale.
La quasi-saturation des capacités de stockage de brut, notamment aux États-Unis, en raison d’une surproduction internationale a amplifié cette frénésie baissière.
Il n’est du coup pas surprenant que le contrat à terme du mois de juin du Nymex WTI ait clôturé à 11,57 $, affichant une baisse de 43,4% en 24h (-8,86$).
Alors que l’état des stocks de brut hebdomadaire établi par L’Agence américaine de l’information sur l’énergie – IEA, semblent se stabiliser (15 mbj vs 19,3 mbj la semaine précédente) les réserves stratégiques de pétrole affichent un taux de remplissage de 90%, soit un stockage équivalent à environ 650 millions de barils.
Et ce n’est pas l’optimisme d’une reprise liée à la fin du confinement qui se traduit dans les cours.
Les craintes d’une récession sur un plus long-terme sont exprimées par les prix pratiqués sur le marché à terme.
Les contrats à échéance de décembre 2020 cote à 28,5$ le baril, celui de décembre 2021 à 34$ et celui de décembre 2022 à 37$ !
L’indépendance énergétique, un enjeu géostratégique
Particulièrement ébranlés par le choc pétrolier de 1973, les États-Unis ont depuis travaillé à réduire leur dépendance dans le domaine énergétique, vis-à-vis des importations étrangères d’hydrocarbures (en provenance du Golfe, du Canada, d’Amérique du sud…).
L’investissement et le développement de techniques d’extraction (fracturation hydraulique notamment) et d’infrastructures ont permis à la production nationale de pétrole et de gaz d’augmenter considérablement.
Les États-Unis deviennent en 2018 le premier producteur mondial de pétrole brut, devant la Russie et l’Arabie-Saoudite.
En mars dernier, ce sont 13,1 millions de baril qui ont été produits, un record historique, mais qui viennent remplir les espaces de stockage déjà à saturation, en période de crise de la demande…
Des entreprises en souffrance : des poids lourds aux indépendants !
En 2020, l’Energy Futures Initiative (EFI) et la National Association of State Energy Officials (NASEO) ont publié un rapport dans lequel il est précisé que les industries du pétrole et du gaz sont pourvoyeuses d’emploi : 825.000 salariés pour la première ; 636.000 pour la seconde.
Au-delà des emplois directs, les emplois induits d’une part et les retombées économiques d’autre part sont considérables…
En 2017, ce sont plus de 10 millions d’emplois qui étaient corrélés aux activités pétrolières et gazières, contribuant à environ 8% du PIB (cf : Rapport de l’American Petroleum Institute – API).
En raison de la crise, les investissements des grandes entreprises américaines du secteur ont été impactés par la conjonction de prix bas du pétrole et de la chute inédite de la demande.
Les coûts élevés d’extraction et d’acheminement du pétrole non raffiné aux États-Unis, ont amplifié la baisse de revenus de nombreux acteurs.
Certaines réduisent la « voilure », comme Conoco Phillips, spécialiste de l’extraction du pétrole de schiste, qui a prévenu avoir massivement « réduit » ses équipes (licenciements) travaillant sur les puits.
Selon Bloomberg, l’industrie du pétrole et du gaz aurait déjà taillé de 9% ses effectifs en mars (soit 51 000 emplois supprimés) ; auxquels s’ajoutent 15 000 emplois corrélés dans les domaines connexes : infrastructures, forage, équipement, transport.
D’après les économistes, ce sont environ « cinq et sept années de croissance de l’emploi [qui] ont été anéanties en un mois ».
Pour les poids-lourds américain de l’industrie du pétrole, déjà fragilisés par le conflit larvé Iran/USA, l’effondrement de leur valeur sur les marchés boursiers depuis le début d’année est considérable : -30% pour Chevron, – 40% pour ExxonMobil, et jusqu’à -70% pour Occidental…
Du côté des producteurs indépendants, environ 9000, « près de 80 % des compagnies pétrolières indépendantes américaines vont faire faillite si le prix du baril reste à 20 dollars ou moins pendant un certain temps », alerte S. Sheffield, PDG de l’une des major du pétrole de schiste américain, Pioneer Natural Ressource.
Trump joue probablement sa réélection sur ce dossier
Le Président Donald Trump, dans le cadre de son plan de relance de l’économie américaine, s’est engagé à préserver le transport aérien, l’agriculture et la sidérurgie américaine. Voilà que l’industrie du pétrole et du gaz se rajoute à la longue liste des secteurs stratégiques à « protéger ».
Alors que la course à la Maison-Blanche est mise à l’arrêt par l’épisode inédit de la pandémie du coronavirus, Donald Trump a fait de la croissance économique et de l’emploi son cheval de bataille…
Préserver l’activité des 250 000 salariés de la production indépendante de pétrole aux États-Unis, est plus qu’une priorité, c’est une mission !
Sachant que certaines majors du secteur pétrolier compte parmi les plus fidèles soutiens du candidat à sa réélection, on comprend désormais mieux son insistance pour relancer l’économie le plus rapidement possible et repousser les contraintes du confinement…
Merci Clemence! En plus de tout ce que tu as deja dit, il faut savoir que la faillite de nombreux producteurs independants americains peut entrainer dans sa chute de grands difficultes parmi les banques qui ont accorde massivement des prets au secteur petrolier (quelque chose comme plus de 2000 Milliards de $ en 2016-2017) et qui risquent de ne jamais revoir leur argent.
Hello Frédéric. Précision très importante en effet, merci…
Les difficultés pour les petits et moyens producteurs, ce sont leurs dettes auprès des établissements bancaires. Sur les 9000 entreprises du secteur, certaines risquent en effet de ne pas se relever si le prix du baril oscille entre 10 et 20$ (mais Trump vient de dégainer la menace du grand ennemi iranien, les tweets portent le prix à la hausse !)