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(d’une valeur de 250€)Déploiement 5G : Bouygues & SFR plébiscitent Huawei. Décryptage
La pandémie du Coronavirus a stoppé le processus de lancement de la 5G en France, dont les enchères devaient se tenir en avril dernier.
Le déconfinement sonne la reprise : rattraper le retard, poursuivre le déploiement de la fibre et de la 4G.
Et surtout relever le défi du lancement de la 5G !
Les enchères pour l’obtention des fréquences seront finalement lancées en septembre, pour une attribution aux opérateurs télécoms en octobre, et une commercialisation prévue dès décembre.
Stradoji revient sur les enjeux stratégiques du déploiement de la 5G et sur le devenir des infrastructures de certains opérateurs français qui reposent sur la technologie du leader mondial chinois Huawei.
Pourquoi la 5G est-elle stratégique ?
La 5G, nouvelle génération d’internet mobile, n’est pas seulement une amélioration de la 4G ; elle est présentée comme une véritable rupture technologique qui va accélérer la numérisation des économies.
Pour les particuliers, elle permettra une très forte augmentation du débit.
Mais la 5G est avant tout pensée pour les usages industriels.
« La 5G va offrir un débit vingt fois plus rapide que la 4G, un temps de latence (la durée de réaction du réseau, NDLR) dix fois inférieur et la possibilité de connecter en même temps 5 fois plus d’objets que la 4G », détaille Emmanuel Amiot, spécialiste des télécoms au cabinet Oliver Wyman.
Elle constitue donc une infrastructure majeure de la transition numérique, qui va autoriser des usages jusqu’alors limités, voire impossibles : objets connectés, robotisation accrue, voitures autonomes, développement des « villes intelligentes », organisation du travail, cybersécurité…
Les marchés attendus se chiffrent en milliers de milliards de dollars.
Huawei : leader mondial de la 5G
Le géant chinois des télécoms, qui n’est pas coté en Bourse, emploie 194 000 personnes à travers le monde, dont 80 000 chercheurs.
En terme d’investissements, environ 13,6 milliards d’euros ont été injectés par l’entreprise dans la recherche et le développement en 2019.
Si Huawei est devenu le deuxième vendeur de smartphones dans le monde derrière le sud-coréen Samsung, mais devant l’américain Apple ; il est par-dessus tout LE leader mondial sur le segment de la 5G, la nouvelle génération des standards de téléphonie mobile.
« La 4G a changé nos vies, mais la 5G va changer le monde » promet l’opérateur !
Technologie vs sécurité
L’enjeu de la 5G est de taille : dans un monde interconnecté, qui dépend toujours davantage de ses infrastructures de communication, la récupération et l’exploitation des données représente un marché immense.
C’est aussi un outil qui pourrait servir à surveiller les populations, et certains experts craignent pour la sécurité nationale de leurs pays.
L’avance de Huawei dans le domaine provoque des crispations géopolitiques, en particulier avec les États-Unis de Donald Trump.
L’entreprise étant accusée de pratiquer l’espionnage au profit de Pékin, Washington veut soutenir des alternatives à Huawei.
En France, les 4 opérateurs que sont Orange, Bouygues, SFR et Free, ont l’obligation de faire agréer leurs équipementiers par l’autorité administrative chargée des infrastructures critiques, l’Anssi (Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information) :
« la 5G étant stratégique, des règles accrues en matière de sécurité et de souveraineté nationales se justifient».
Et Bercy souhaite renforcer ce contrôle :
« Aucun équipementier en particulier n’est ciblé et aucune décision n’est prise en fonction des États-Unis » insiste-t-on à Bercy, avec le souci de ménager Huawei qui emploie 1000 salariés dans l’Hexagone.
Et en France : peut-on créer un réseau 5G sans Huawei ?
En près de quinze ans, le géant chinois des télécommunications, grâce à sa compétitivité et ses performances technologiques et la qualité de ses équipements, s’est particulièrement bien implanté en France.
Aujourd’hui, le premier équipementier mondial (avec 31 % du marché, selon le cabinet Dell’Oro) fournit déjà du matériel et des solutions pour une partie du réseau français.
La moitié de ceux de Bouygues et SFR dépendent du fabricant.
Alors que Free et Orange utilisent les deux autres équipementiers du marché, Ericsson et Nokia ; Bouygues et SFR sont toujours dans l’expectative : sera-t-il autorisé d’utiliser du matériel de Huawei dans le déploiement de cette nouvelle génération de réseaux mobiles ?
Du point de vue de l’investisseur
Ainsi, dans ce contexte tendu et incertain, les enchères des fréquences 5G prévues en septembre prochain, qui devraient coûter environ 2,17 milliards d’€ aux opérateurs de téléphonie, ont été confirmées par le gouvernement.
Si la réponse de l’ANSSI venait à exclure le fabricant chinois du marché français, le surcoût induit pourrait-être particulièrement important pour Bouygues et SFR.
Au lieu de pouvoir déployer la 5G sur les actuels équipements 4G de Huawei, ces deux opérateurs devront revoir leurs infrastructures en changeant de fournisseurs.
En raison du préjudice que cela impliquerait, les 2 opérateurs, ont d’ores et déjà prévenu qu’ils demanderaient une compensation financière à l’État si jamais ils étaient contraints de renoncer aux équipements de Huawei.
Le directeur général de SFR a rappelé qu’aux États-Unis, « Donald Trump a décidé d’accompagner financièrement les opérateurs » en mettant un milliard de $ sur la table pour les aider à trouver des alternatives à l’équipementier chinois.
« J’espère qu’en France ce sera au minimum la même chose » a poursuivi le dirigeant.
Ainsi, alors que le secteur des télécoms en France a plutôt correctement résisté à la crise du coronavirus, même si le déploiement de la fibre a pris du retard en raison des conséquences de la mise en confinement des populations, le sort réservé à Huawei va déterminer les stratégies et le déploiement des technologies à haut débit à venir des opérateurs de l’hexagone.