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(d’une valeur de 250€)Défis posés par la crise du pétrole : La réponse de BP passée au crible
La pandémie du coronavirus a fortement impacté la dynamique de demande de pétrole.
En raison de la chute des cours liée aux mesures de restriction des populations à l’échelle mondiale, les géants pétroliers sont confrontés à des difficultés conjoncturelles.
Stradoji revient sur la situation particulière du géant pétrolier Britannique BP, et analyse sa gestion de la crise.
Un début d’année difficile
Le groupe pétrolier britannique BP a présenté le 28 avril dernier ses résultats du premier trimestre 2020.
Ils accusent une baisse de deux tiers de son bénéfice par rapport à 2019, soit une perte se chiffrant à 4,4 milliards de $.
Et Parallèlement, la dette du groupe se creuse, son ratio atteignant 36%, contre un objectif de moins de 30%.
Un signal mitigé a été envoyé hier par la Réserve fédérale américaine.
La Fed a publié mercredi ses premières prévisions depuis le début de la pandémie et signalé que le chemin serait long avant un rebond de l’économie, notamment aux USA…
Cette annonce attentiste confirme les incertitudes concernant la reprise de l’offre d’or noir ; alors que l’extension des procédures de déconfinement progresse :
« Il est difficile de prédire quand les déséquilibres actuels de l’offre et de la demande seront résolus et quel sera l’impact final du COVID-19 », a déclaré BP dans un communiqué à cette occasion.
La situation géopolitique pèse, mais les cours de l’or noir remontent
Les cours du Brent et du WTI ont battu des records de plus bas historiques en avril dernier.
Le pétrole américain passant même en négatif (Chute du pétrole en négatif : le WTI perd 310% en 24h !).
L’OPEP – Organisation des pays exportateurs de pétrole, et leurs alliés, emmenés par la Russie, ont convenu les 5 et 6 juin derniers de prolonger en juillet la réduction coordonnée de leur offre.
Près de 10 millions de barils par jour sont ainsi retirés du marché, soit 10% de la production mondiale.
Leur accord scellé en mai dernier, et soutenu par les États-Unis, a permis au prix du brut de doubler sur les deux derniers mois.
Le prix du brent oscille entre 40 et 45$, celui du WTI, entre 38 et 42$.
Mais les cours de ces deux valeurs échouent à combler le gap baissier du 09 mars dernier.
Les deux producteurs mondiaux que sont l’Arabie saoudite, leader de l’OPEP, et la Russie, sont dans l’obligation de pousser les cours du pétrole à la hausse afin de soutenir leurs économies.
Mais parallèlement, ils sont sous la menace d’une reprise de la production concurrente de pétrole de schiste aux États-Unis.
Les réserves de stocks de brut ont d’ailleurs grimpé au 5 juin, pour s’établir à 538,1 MB, un plus haut historique, d’après l’Agence de l’Énergie Américaine – EIA.
Parallèlement, les réserves d’essence et de produits distillés (fioul de chauffage et gazole) sont aussi montées, signalant le faible dynamisme de la demande outre-Atlantique.
Ainsi, les coupes de production les plus importantes de l’histoire consenties par les pays producteurs pourraient ne pas être suffisantes pour réduire de manière significative les stocks de pétrole.
Les prix du brent et du WTI sont de nouveau sous pression, les inquiétudes sur le rythme de la reprise de la demande s’intensifiant.
Par ailleurs, la crainte d’une deuxième vague de Covid-19 pourrait peser sur la demande pour le reste de l’année, alors que la reprise de la production sur deux champs pétroliers lybiens, après plusieurs mois d’arrêt, risque de grossir encore un peu plus l’offre de brut déjà excédentaire.
BP répond à la crise : baisse des dépenses…
En raison de la conjoncture internationale, BP s’attend à la poursuite de la baisse des marges de ses activités de raffinage au 2ème trimestre : la chute de l’offre pesant sur la consommation d’essence, de diesel et de kérosène.
Alors qu’à la fin des trois premiers mois de l’année, le groupe détenait 32 milliards de dollars de liquidités, contrairement à son concurrent Royal Dutch Shell, le groupe a décidé de maintenir son dividende, réduisant ainsi ses marges de manœuvre financières.
A l’instar de ses concurrents, pour faire face à la baisse des cours du pétrole tombés à moins de 20 dollars le baril en avril dernier, BP a fortement réduit ses dépenses d’investissement.
Le budget 2020 est en baisse de 25%, à environ 12 milliards de dollars.
Par ailleurs, BP entend aussi réaliser 2,5 milliards de dollars d’économies d’ici fin 2021 via le renforcement d’un programme de numérisation et d’intégration de ses activités.
… et licenciements !
Le groupe pétrolier BP a annoncé le 08 juin dernier, la suppression de 10.000 emplois sur les 70 100 postes actuellement pourvus.
Ainsi, ce sont 15% des effectifs, dont 2 000 basés au Royaume-Uni, qui vont-être directement impactés par les conséquences économiques de la pandémie du Coronavirus.
Seront majoritairement concernés des postes administratifs, mais également des cadres, dont un large renouvellement est prévu avec une réduction de moitié de l’équipe de direction.
Ces suppressions massives de postes, dont la plupart devraient-intervenir d’ici la fin de l’année, visent à améliorer la performance du groupe britannique, et à réorienter le pétrolier vers les activités renouvelables, moins dépendantes des énergies fossiles.
Actuellement, les missions de la compagnie sont dominées par la production de pétrole, de gaz et la division de raffinage.
Au-delà de cette conjoncture, Bernard Looney, le PDG du groupe qui a pris ses fonctions en février, entend « réinventer » BP, compagnie britannique créée il y a 111 ans.
Il souhaite procéder à un basculement vers les énergies à faibles émissions de carbone : « L’idée a toujours été de faire de BP un groupe plus mince, plus réactif et moins carboné », a-t-il déclaré.