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(d’une valeur de 250€)Crise sanitaire : comment protéger l’industrie française ? Le cas du groupe Renault-Nissan 1/2
La pandémie du coronavirus impacte de nombreux secteurs, et plus particulièrement celui de l’automobile, qui doit surmonter « la crise la plus grave de son histoire » d’après l’Association des constructeurs européens (ACEA).
Stradoji apporte un éclairage sur le ralentissement de l’activité et revient sur les modalités d’actions des autorités françaises pour protéger les fleurons de l’économie française, notamment le groupe Renault-Nissan dont il est actionnaire à hauteur de 15%.
Impacts de l’épidémie du Covid 19 sur le secteur automobile déjà en difficulté
Le marché mondial montrait déjà des signes d’essoufflement en 2019, en raison de la transition vers des normes écologiques toujours plus draconiennes, en faveur des véhicules électriques ou plus respectueux de l’environnement.
Alors que les dispositifs de protection à l’égard du virus touchent près de la moitié de la population mondiale, les conséquences sont dramatiques chez les constructeurs automobiles et les fournisseurs.
Les mesures de confinement et la fermeture des commerces et industries dites non essentielles ont entraîné la mise à l’arrêt des activités de vente des concessions et de production automobiles des usines.
Les prévisions concernant les ventes mondiales évoquent un recul de près de 20% sur l’année, comparées à 2019.
L’Agence Moody’s a régionalisé ses perspectives, et table sur un recul du marché de 21 % en Europe, de 15 % aux États-Unis, de 10 % en Chine et de 8 % au Japon.
L’effondrement des ventes est international et touche tous les constructeurs ; et les chiffres parlent d’eux-mêmes pour le mois de mars 2020 :
– 87% pour Suzuki
– 83,98% pour le groupe Jaguar – Land Rover
– 78,91% pour le groupe Volkswagen
– 55,10% pour le groupe Hyundai
Du côté des constructeurs français, la chute des ventes est du même acabit, et affiche une diminution de 73,43% pour le groupe PSA et de 71,60% pour le groupe Renault-Nissan (dont Mitsubishi et Dacia).
Seul le constructeur japonais Toyota affiche une baisse très limitée de 3%…
Renault : un groupe fragilisé avant crise
Alors que la valorisation surfait sur des plus hauts historiques, et que l’Alliance Renault-Nissan-Dacia-Mitsubishi détrônait Toyota en qualité de premier constructeur automobile mondial, le groupe Renault a beaucoup fait parler de lui en 2018, avec les affaires de son ancien Directeur Général, Carlos Goshn.
La durée de la crise, les difficultés liées aux participations des États français et nippons, le renvoi du remplaçant de C. Ghosn, Thierry Bolloré, en septembre 2019, ont contribué à fragiliser l’Alliance des marques Renault / Dacia / Nissan / Mitsubishi.
Renault a perdu sa place de leader mondial, et a subi la volatilité des marchés en raison de l’incertitude liées aux orientations du groupe après l’ère Ghosn.
Les agences de notation ont d’ailleurs contribué à la vulnérabilité de la valeur sur les marchés financiers, dégradant successivement la perspective du titre jusqu’à une triste catégorie « spéculative » (Moody’s), synonyme de « difficultés de financement sur les marchés ».
Quelle solidité pour « survivre » à la crise ?
Á l’occasion des résultats annuels 2019, le groupe annonçait disposer de 16 milliards d’euros de réserve de liquidités (dont 12,3 milliards de trésorerie, ainsi que 3,5 milliards de lignes de crédit disponible).
Sans oublier sa participation de 43% dans Nissan, qui lui permet de compter sur des actifs.
Mais avec l’arrivée de la pandémie, le constructeur automobile a été contraint d’interrompre l’essentiel de sa production en Inde et en Amérique du Sud.
Même scénario en Europe, notamment en Italie, en Espagne et en France, où en 2019, ces trois pays représentaient plus de 29% de ses ventes.
Avec la fermeture de tous les sites en Europe, plus de la moitié des ventes est finalement impactée.
La situation du groupe Renault est donc suffisamment préoccupante pour qu’il soit contraint de se tourner vers l’État français en cas de difficultés de trésorerie…
Quelle intervention de l’État français possible ?
Alors que les allemands réfléchissent à une éventuelle nationalisation de certaines entreprises, notamment dans le secteur automobile, l’État français, déjà actionnaire à hauteur de 15% du groupe Renault, a fait savoir par la voix de son ministre de l’économie et des finances, Bruno Le Maire, que tout serait mis en œuvre pour assurer la pérennité des activités du constructeur automobile.
Dans la mesure où filière peine à se remettre sur les rails sur les sites de production, après des négociations et des accords sur les protocoles de protection des salariés et de réorganisation du travail, dans quelles conditions pourrait se faire ce « soutien massif » ?