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(d’une valeur de 250€)Cotations suspendues sur Euronext : votre portefeuille est-il en danger ?
Les transactions ont été interrompues lundi à la Bourse de Paris peu après l’ouverture, son opérateur Euronext affirmant subir un « problème technique ».
Ce « black out » est le dernier d’une série de pannes à répétition ayant affecté les plus grandes bourses du monde ces derniers mois.
Malgré les efforts des opérateurs pour renforcer leurs systèmes, les volumes de négociation électronique ont grimpé en flèche ces dernières années et les propriétaires de bourses ont déclaré qu’ils étaient confrontés à des risques croissants associés aux cyberattaques.
Stradoji revient sur la panne de plusieurs heures qui a affecté Euronext, et sur les risques potentiels que cela fait peser sur les investisseurs et les entreprises.
Longue suspension des cours chez Euronext
Alors que la publication des résultats des entreprises comptant pour le troisième trimestre 2020 bat son plein sur les marchés boursiers, une interruption de cotation a stoppé les négociations sur les principales bourses détenues par NYSE Euronext.
Le leader des bourses européennes, qui compte une clientèle nationale et internationale et détient les marchés de Paris, Amsterdam, Bruxelles, Lisbonne, Dublin et Oslo (et qui est en cours d’acquisition de la bourse de Milan) a déclaré que des soucis techniques avaient entraînés les suspensions de l’ensemble de ses services sur les instruments financiers, à l’exception de ceux du marché de Norvège.
Par conséquent, la négociation des obligations, d’actions françaises, portugaises et néerlandaises, de fonds négociés en bourse, de matières premières et de dérivés d’actions et d’indices, les warrants et les certificats, a été bouleversée durant un long moment.
Après 3 heures de suspension, les échanges sur la plupart des marchés ont pu reprendre en Europe, à l’exception du marché des warrants et des produits financiers pouvant être convertis en actions.
Un nouveau problème a affecté la clôture des marchés, contraignant Euronext à annuler tous les échanges intervenus lors du « fixing » après 17h30 en raison de fortes variations inattendues des prix.
Á titre d’exemple, l’indice CAC 40 a soudainement perdu près de 60 points ; et les cours de Saint Gobain, Arkema ou Unilever se sont effondrés de près de 10% ; alors qu’à contrario, Eiffage voyait son cours augmenter d’autant…
Euronext, entraînant de fortes baisses des actions, y compris Unilever NV, cotée à Amsterdam.
Il s’agit pour l’opérateur européen de sa plus grosse panne depuis 2018.
Les marchés boursiers victimes de pannes informatiques à répétition…
- La Bourse de Londres a subi une panne en août 2019 qui a retardé l’ouverture du marché de plus d’une heure et demie.
Le LSE a par la suite déclaré qu’un problème de configuration logicielle avait conduit à l’arrêt. - La Bourse de Francfort – Xetra, dont dépendent plusieurs bourses européennes, a également été victime d’une panne informatique en avril 2020, entraînant un arrêt de la négociation pendant près de 5 heures.
- Début octobre 2020, l’un des incidents les plus graves de son histoire a touché la Bourse de Tokyo.
Le marché boursier japonais a en effet interrompu la négociation des actions, en raison de matériel défectueux dans la transmission des informations sur les prix. Excluant tout piratage, les échanges ont repris le lendemain.
Mais aussi de cyberattaques !
En août 2020, l’opérateur de la Bourse de Wellington – NZX, a été pendant plusieurs jours la cible d’attaques ciblées.
La Bourse de Nouvelle-Zélande a été victime de trois vagues « DDoS for Bitcoin » en l’espace de trois jours qui visaient à rendre le serveur indisponible en l’inondant de requêtes.
Le marché néo-zélandais a été contraint d’interrompre régulièrement ses activités ; les hackers exigeants une imposante rançon sous forme de bitcoins pour permettre un retour à la normale.
En pleine saison des résultats, le marché néo-zélandais est resté fermé plusieurs séances, du jamais-vu.
Cette attaque avait soulevé des craintes sur la vulnérabilité potentielle des opérateurs boursiers, dont l’activité repose désormais exclusivement sur de complexes systèmes informatiques.
Des incidents récurrents qui soulèvent des questions légitimes chez les acteurs de marché
Si les systèmes d’information des organisations qui gèrent les bourses du monde entier sont très sécurisés, l’explosion des problèmes informatiques qui reviennent à répétition, soulève des questions.
- Suite à la panne du lundi 19 octobre 2020, les acteurs du marché (investisseurs, traders) sont en droit de demander des comptes au plus grand opérateur boursier européen, alors que ce « bug » a affecté leurs positions notamment en actions, obligations et produits dérivés.
- Parallèlement, elles ont exposé certaines entreprises à des valorisations « extravagantes », qui auraient pu avoir des conséquences sur leurs capitalisations si elles n’avaient pas été annulées.
- L’enchère de clôture de lundi ayant été perturbée, ils ont été confrontés à des difficultés d’exécutions de leurs transactions, bouleversant l’ordre établi des marchés.
- Les grands investisseurs institutionnels préfèrent souvent les enchères de clôture pour négocier des positions importantes en actions, car elles attirent beaucoup de volume d’achat et de vente en même temps.
- Cette panne a également affecté les entreprises de tenue de marché, qui agissent comme des intermédiaires entre acheteurs et vendeurs d’actions. Ces sociétés utilisent généralement l’enchère de clôture pour couvrir toute exposition aux prix qu’elles détiennent à la fin de la journée de négociation. Par exemple, ils peuvent vendre une action s’ils détiennent une position longue ou l’acheter s’ils sont à découvert.
- Une répétition des fermetures comme celle de lundi, pourrait ébranler la confiance dans les marchés européens et constituer un obstacle aux efforts des entreprises de trouver de nouvelles sources de financement sur les marchés financiers.
Des inquiétudes à plus long terme
Par ailleurs, les difficultés rencontrées par Euronext ont soulevé des inquiétudes quant aux risques découlant de la propriété de plusieurs plates-formes de négociation par un seul opérateur.
Réfutant une cyberattaque, il semblerait que la panne d’Euronext ait été causée par un problème technique affectant le système « middleware », l’un des systèmes en charge permettant l’échange d’informations entre les différentes applications.
L’opérateur ajoute avoir pris les mesures requises pour éviter toute récidive du problème.
Euronext a une présence importante et croissante sur les marchés financiers européens.
L’achat de la Bourse de Milan ajoute une septième place de marché à son arsenal européen.
Et depuis décembre dernier, tous les marchés d’Euronext à l’exception d’Oslo fonctionnent sur la même plateforme technologique propriétaire, connue sous le nom d’Optiq.
Il est intéressant de noter que le seul marché à ne pas avoir connu de difficultés lundi – est l’a bourse d’Oslo, qui doit migrer vers Optiq d’ici la fin d’année.
Ainsi, concentrer plusieurs marchés sur une seule plate-forme risque de perturber de manière généralisée les marchés en cas de difficultés généralisées.
Mark Spanbroek, président de la FIA European Principal Traders Association, qui représente les sociétés commerciales résume cette préoccupation : « Avec la concentration de sept marchés chez Euronext, il faut se pencher sur les risques que les marchés financiers courent si cette plate-forme tombe en panne ».
Affaire à suivre…