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(d’une valeur de 250€)Contre-choc pétrolier de 2020 : enrayer la chute des cours est-il possible ? 2/2
Or noir – Une guerre des prix pour redresser les cours ?
Stradoji poursuit le décryptage de l’actualité du pétrole en pleine crise sanitaire du coronavirus
2020 – Une crise sanitaire inattendue aux conséquences inédites (suite)
En février dernier, les pays de l’OPEP (Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole), avec en tête l’Arabie Saoudite, ont tenté de juguler l’effondrement du marché en limitant la production quotidienne de pétrole de manière drastique.
Le refus de la Russie de baisser à nouveau ses exportations, le comportement individualiste des États-Unis produisant toujours plus de pétrole de schiste (les stocks de brut augmentent depuis 8 semaines consécutives), ont amené l’Arabie Saoudite à diminuer ses prix pour gagner des parts de marché.
En résumé, du pétrole bon marché est proposé aux états dans le but d’augmenter la demande mondiale, avec pour objectif une stabilisation des prix.
Mais depuis quelques semaines, la pandémie annoncée se propage au-delà des frontières de l’Empire du milieu.
Fermetures des frontières, limitations des liaisons aériennes et mesures de confinement se généralisent et touchent désormais plusieurs milliards de personnes dans le monde.
A titre d’exemple, en Chine, en raison de l’arrêt des systèmes de production et de la paralysie de nombreux secteurs économiques, la demande de pétrole saoudien a fondu de plus de 30%.
En écho, la demande mondiale en hydrocarbure s’écroule, les prix flanchent et perdent 60% de leur valeur en quelques semaines.
Á nouveau, les prix du Brent et du WTI passent sous la barre des 30$…
Une offre d’or noir toujours pléthorique
Les premiers effets de la crise sanitaire ont impacté la capacité de production des états, et donc l’offre.
La durée de la crise sanitaire, son évolution, les mesures envisagées et mises en place sont autant de facteurs qui impactent la demande.
Les interventions des états et des banques centrales peuvent avoir un impact positif pour soutenir la demande (plans de relance économique par exemple), mais sont beaucoup moins efficaces pour corriger l’offre.
Par conséquent, les réserves de pétrole brut déjà excédentaires en début d’année, risquent d’atteindre des niveaux historiques.
Les analystes évoquent même « le plus grand excédent d’approvisionnement en pétrole que le monde ait jamais connu », à l’heure où aucune proposition de la part des acteurs n’est encore sur la table pour envisager une réduction de leur offre d’or noir. Le delta entre l’offre et la demande risque d’atteindre plusieurs de millions de barils par jour (bpj).
Et la guerre de parts de marché et de prix que se livrent l’OPEP et la Russie empêche les cours du brut de revenir à des niveaux viables pour de nombreux pays vivant quasi-exclusivement de la rente pétrolière.
Impact sur les pays dépendant des revenus du pétrole
Les agences internationales, dont le FMI, s’alarment : la croissance mondiale devrait être fortement impactée par les conséquences économiques de la crise sanitaire, évoquant même une récession.
Et c’est la double peine pour certaines régions, comme la MENA – Moyen-Orient et Afrique du Nord – particulièrement dépendante des revenus issus de l’activité pétrolière.
La crise du Coronavirus entraîne des conséquences sociales et économiques majeures.
Les inquiétudes reposent sur la capacité de certains états, notamment les pays en développement, à soutenir les dépenses publiques indispensables (santé, éducation), alors que les cours du brut peinent à remonter au-dessus de 30$.
Si certains pays ont une vulnérabilité plus importante en raison de leur quasi dépendance aux revenus du pétrole, comme l’Algérie, le Nigéria, la Lybie, l’Iran, ou encore le Vénézuela ; les États-Unis, l’Arabie Saoudite et la Russie ne peuvent – eux non plus – se satisfaire de cette situation délétère.
Si le Président américain a abusé de réactions vives envers l’ennemi iranien ces dernières années, et s’est réjoui de l’augmentation de la production de pétrole de schiste, c’était bien pour assurer aux consommateurs américains un pétrole bon marché (en deçà de 50$ le baril).
Mais alors que les élections présidentielles s’annoncent dans quelques mois, Donald Trump ne peut cacher sa préoccupation envers le seuil de rentabilité des producteurs américains.
Ces derniers avaient été durement touchés durant la crise de l’offre de 2014, qui avait provoqué la faillite de nombreuses entreprises, limité les investissements, reporté les prospections, etc…
En Russie, Vladimir Poutine a souvent joué le jeu de la limitation de sa production en partenariat avec les membres de l’OPEP, pour permettre au prix du Brut d’avoisiner les 40$.
Quant à l’Arabie Saoudite, Pétromonarchie par excellence, elle appelle de ses vœux un retour du pétrole cher, en pratiquant une politique de diminution de l’offre.
Le budget du pays est basé sur un prix avoisinant les 80$ le baril.
Vers une stabilisation des prix plutôt qu’une reprise ?
La médiation proposée par les États-Unis, pour renouer un dialogue entre l’OPEP et la Russie, et mettre un terme à la guerre des prix en redéfinissant une baisse de la production, pourrait entraîner une stabilisation des prix.
Cette baisse de tension entre les principaux acteurs du marché du brut, associée à une stabilisation des prix, pourrait limiter les impacts désastreux sur les pays les plus fragiles et sensibles à la baisse des prix des cours.
Mais dans l’attente de plus de certitudes concernant la durée de la crise sanitaire, et de réponses sur les capacités à relancer une demande de brut durable, le marché du pétrole reste aujourd’hui TRÈS volatil !