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(d’une valeur de 250€)Arrêt de cotation de l'action SoLocal : une bonne nouvelle ?
Dans un contexte de crise sanitaire majeure provoquée par la pandémie du coronavirus, SoLocal group, spécialiste de la publicité et du marketing numérique pour les entreprises locales est dans une situation particulièrement tendue. En grande difficulté depuis des années, après avoir surmonté déjà deux restructurations, l’ex-entreprise des Pages Jaunes se débat pour trouver une issue à une dette jugée insurmontable. En Bourse revient sur la situation de l’entreprise, et analyse les perspectives de poursuite des activités.
SoLocal en chiffres…
L’ex Pages jaunes, célèbre pour ses annuaires téléphoniques « Pages blanches » et « Pages jaunes », dont les derniers exemplaires vivent leurs dernières éditions (2019 pour la version particulier / 2020 pour la version professionnelle) s’est reconvertie vers les activités digitales.
SoLocal group s’est donc spécialisé dans l’accompagnement des petites et moyennes entreprises dans leur communication numérique, au travers une série de services dédiés.
Dans la tourmente depuis une dizaine d’années, l’entreprise a été dans l’obligation de supprimer un millier d’emplois depuis 2018, principalement dans ses équipes commerciales, pour tenter de redresser la barre dans le cadre d’un nouveau plan stratégique à l’horizon 2020.
Faisant face à une dette obligataire qui atteint près de 400 millions d’€, son chiffre d’affaires ne cesse de s’effriter, passant de 670 millions d’€ en 2018, à moins de 584 millions d’€ en 2019.
Alors que les plus hauts historiques avaient été atteints en 2006 pour atteindre 25€, le groupe dirigé par Éric Boustoller abandonne plus de 70% de sa valeur depuis début 2020.
Sur 5 ans, la chute atteint presque 100%.
En pleine crise du coronavirus, Solocal flirte avec une valorisation proche des 0,15 d’€, après avoir même atteint un plus bas le 16 mars dernier, aux alentours de 0,088 €.
La capitalisation boursière de la société tourne aujourd’hui autour de 70 millions d’€, très loin du « milliard d’euros » de capitalisation ciblé par le dirigeant en juin 2019.
Une situation difficile depuis début 2020
En début d’année, SoLocal avait déjà annoncé qu’il serait confronté à un besoin de liquidités dès l’été 2020. Et cette affirmation datait d’avant l’explosion de la crise du Covid-19.
Et les résultats commencent à tomber :
– La baisse du chiffre d’affaires 2020 est estimée à 20% du fait des conséquences de la crise sanitaire
– l’impact de la chute des ventes du groupe sur sa trésorerie est d’ores et déjà visible avec des encaissements réduits d’environ 25% par mois par rapport à 2019.
Le groupe précise avoir subi une baisse d’environ 55% de ses prises de commandes au cours de la période de confinement, mais s’attend à « une reprise progressive » sur les mois de mai et de juin.
Les prévisions 2020 à venir sont suspendues en raison des incertitudes de la reprise, et l’entreprise a préféré reporter son assemblée générale initialement prévue mi-mai à fin juin.
« L’estimation de l’impact de la crise et les nouvelles perspectives financières et opérationnelles seront communiquées dès qu’une information fiable sera disponible », précise le groupe.
Le piège du remboursement de la dette…
Le groupe a engagé dès avril des discussions avec ses créanciers obligataires et les pouvoirs publics en vue d’obtenir un prêt garanti par l’État dans les meilleurs délais, afin de préserver sa trésorerie et de sécuriser sa situation financière.
SoLocal a en effet suspendu mi-mars dernier le paiement de son coupon obligataire trimestriel arrivant à échéance en mars 2022. Le paiement du coupon obligataire prévu le 15 juin a également été reporté.
L’entreprise, dont le cours est suspendu depuis ce lundi 15 juin dans l’attente d’un accord sur le renforcement de sa structure financière, est toujours à la recherche de financement pour assurer sa survie.
Une suspension de cotation bienvenue…
Les perspectives, qui restent à confirmer, se précisent pour le groupe. Actuellement, deux solutions sont envisageables :
– La société de « private equity » française Montefiore aurait proposé de prendre une participation majoritaire via une augmentation de capital et un apport de 200 Millions d’€ de cash. Cela permettrait de rembourser une partie de la dette (endettement réduit à 300 millions d’€), avec, parallèlement des abandons de créances.
– La seconde option envisagée viendrait des créanciers, comme celle validée par Technicolor, en convertissant un quart de la dette et en apportant 20 Millions d’€ de cash additionnel.
GoldenTree, principal créancier de la société, deviendrait alors actionnaire majoritaire et Solocal passerait sous pavillon US.
Ainsi, SoLocal devra trancher cette semaine auprès de ses actionnaires s’il fait entrer ses créanciers à son capital ou se tourne vers une solution industrielle.
« Retour à la croissance dès 2021 » : un nouveau départ ?
Le groupe a par ailleurs procédé à un réexamen complet de ses perspectives à trois ans et estime qu’il sera en mesure de « délivrer un retour à la croissance dès 2021 ».
« En effet, malgré l’impact de la crise sur le volume d’acquisition de nouveaux contrats en 2020 (…) le groupe anticipe un retour à la croissance du chiffre d’affaires du segment digital (désormais la seule activité de Solocal, NDLR) dès 2021 », juge Solocal.
Suite aux annonces des deux scenarii, et dans l’attente de la réponse de Solocal, certains analystes estiment que le cours pourrait facilement rebondir de 0,1609€ (à la date de clôture précédant la suspension) à 0,35 cts.
Sortir de la zone des plus bas historiques, serait déjà une très bonne nouvelle, avant, pourquoi pas que les solutions alternatives redonnent une impulsion haussière à la valeur particulièrement diluée par le marché.